Que faut- il penser du grand « oral » d’Ibrahima FALL ?

Article : Que faut- il penser du grand « oral » d’Ibrahima FALL ?
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27 janvier 2012

Que faut- il penser du grand « oral » d’Ibrahima FALL ?

C’est vrai que l’exercice tenait de la haute voltige, mais manifestement, la plaidoirie d’Ibrahima FALL a bien porté. En tous les cas, pour moi, le Pr. a convaincu en ayant montré qu’il peut être à la hauteur. Les attentes des Sénégalais sont nombreuses et l’échéance électorale du 26 Février ne le rappelle que trop. Juger de la pertinence de ses promesses est une chose, l’attendre sur le terrain de la concrétisation en est une autre. Et pour moi, c’est tout l’enjeu, quoique sa prestation d’hier jeudi soit est à saluer.

Ibrahima Fall devait bien se trouver de toute façon en terrain connu. J’ajouterais qu’hier à l’Amphithéâtre Madické DIOP, le Pr. semblait visiblement à l’aise : en plus de répondre aux questions, il s’est même permis d’en poser, quand ce n’est pas d’injecter quelque once d’ironie. C’est comme celle que voici : j’espère que je n’ai pas dépassé trente secondes ! L’assistance qui n’avait pas le droit de manifester sa joie, n’a pu s’empêcher de rire. Peut-être que ce n’est pas antinomique.

Toutefois, je serais très surpris qu’Ibrahima FALL se gênât. Il est d’abord et avant tout un universitaire habitué aux « brimades » de toutes sortes, au stress de la préparation des examens, à l’expectative que génère la soutenance d’un mémoire ou d’une thèse. Donc la gestion du moral serait une très mauvaise aune pour mesurer sa pertinence politique.

Reste qu’il faudrait, malgré sa prétendue réussite hier, l’attendre dans les urnes. C’est aux populations sénégalaises de le porter au pouvoir, c’est à elles seules de saisir la pertinence politique de son projet de société. Le Pr. sait très bien être original. Dans son programme, figure en très bonne place, la restauration des valeurs qu’il nomme par vergogne, pudeur…

Encore, faudrait-il que ce point manifestement séduisant, voire alléchant, captivât et charmât nos jeunes. Car je ne suis pas sûr que ça puisse intéresser ces derniers qui sont les plus nombreux de notre population. Je sais que ce que je dis là ne pèsera pas peut être lourd et n’est pas réductible à tout le reste du programme. Mais la part d’impondérable de la politique gît là aussi.

Nous savons qu’il est un acquis de l’expérience que les populations choisissent aussi leur candidat en partant de l’action par laquelle ce dernier a cherché à améliorer leur vécu. Sur ce point-là, beaucoup l’ont rappelé : le Pr. était visiblement absent tout au long de ces dernières années de l’alternance. En tous cas, je ne l’ai pas entendu sur les enjeux majeurs qui ont marqué la présidence d’Abdoulaye WADE. Il s’est défendu un jour, si ne je ne me trompe au « Grand Jury » sur RFM, en disant que, travaillant dans une institution internationale, il était astreint à la réserve. Et c’est sur ce point que je ne suis pas d’accord avec le Pr. Souleymane Bachir DIAGNE en dépit de tout le respect doublé de l’admiration que j’ai pour lui. Ce dernier dit presque la même chose lors de son passage à « En Sol Majeur » sur RFI. Il a répondu « malicieusement » sur une question se rapportant à la pratique démocratique sénégalaise parce qu’il est un membre d’une cellule à la Maison Blanche observant les élections au Sénégal. C’est ce genre d’esquive qui m’exaspère. Comment se taire sur une situation préoccupante (si ça l’était) de mon pays parce que simplement je suis tenu à une réserve ? C’est inadmissible à mon sens et c’est une preuve de mépris à l’égard de son pays. Si j’étais en leur place, j’aurais simplement démissionné car rien ne vaut le destin d’un pays que j’adore et qui m’a vu naitre.

L’horizon électoral de Février est plus que passionnant ; j’attendrais de voir le sort que les électeurs sénégalais réservent aux intellectuels ont Ibrahima FALL est le plus visible et les chanteurs dont Youssou NDOUR.

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