Chronique: La grève sans l’aimer
Les temps sont bien à plaindre très chers lecteurs ! Depuis plus de deux mois, l’Université est prise dans une sorte de bourbier où elle semble plus que jamais engluée. Les enseignants désignés responsables de cette perfide comédie rechignent à être indexés comme les lampistes.
Néanmoins, il sera difficile pour eux d’échapper à cette étiquette. Car d’un côté, ce sont les « bellicistes » qui ouvrent les hostilités tandis que de l’autre, ils sont les « pacifistes » qui jouent aux sapeurs pompiers. Etant – par définition – les initiateurs de cette grève, ils rejettent tout sur la face de l’Etat en martelant aux étudiants qu’ils ne veulent pas que l’année soit blanche. Mais enfin, elle est d’ores et déjà noire : un semestre entier en pure perte (sauf pour les enseignants bien sûr !) tandis que l’autre se débat pour échapper à la voracité des dieux !
Si le parfait coupable de ce désordre universitaire est innommable, les victimes, par contre, sont connues. Ce sont ces milliers d’étudiants qui s’interrogent aujourd’hui sur l’avenir de leurs études et qui ne demandent qu’à reprendre les cours.
J’ai entendu quelques d’observateurs accuser le contexte politique d’avoir installé un climat réfractaire à tout dialogue. Je les ai même entendu tonner que la seule chose qui vaille en ce moment précis aux yeux des politiques est d’arriver à échapper aux mauvais temps. Ceux-là qui ont balayé quelques prétentieux bouts d’homme, vous vous en souvenez à coup sûr chers lecteurs, se prenant pour le nombril du monde.
Quoi qu’il en soit, ce qui est sûr, c’est que l’année est prise en étau entre deux dieux comme je l’ai écrit récemment. Il y a un autre discours, sinon perfide, à tout le moins aux limites de l’argutie voulant tout imputer à ce que certains appellent la » cupidité des enseignants ». Hélas, les étudiants qui devaient le déjouer semblent les plus enfoncés dans cette sournoise calomnie. Comment les étudiants de l’UCAD peuvent-ils se donner le culot de bloquer les portes de l’Université aux enseignants ? Parce qu’ils sont les responsables de leur malheur ?
S’il y a un acteur à blâmer dans toute cette histoire, c’est l’Etat. S’il n’est pas prêt à donner suite aux engagements faits au SAES, pourquoi alors les a t-il pris ? Pour moi, c’est là où gît tout le problème !
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