Le moment Wade

Article : Le moment Wade
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27 février 2012

Le moment Wade

A Abdoulaye Wade, un nombre incalculable d’impairs et de maladresses a été imputé. Je me suis employé depuis bien des jours à les énoncer et à les dénoncer. Mais au fond de moi, je sens que c’est un procès quelque peu acharné ! Parce qu’au vieil opposant au pouvoir, il faut tout de même reconnaître un mérite : celui d’avoir révélé la nature de certains Sénégalais.

Il n’est un secret pour personne que la société étouffe quelque fois les comportements individuels qui, par suite, apparaissent standardisés et indifférenciés. Il s’ensuit un tenace « écran de fumée » qui dissimule la vraie nature de l’acteur social.

Mais, avec l’épisode Wade, tous ces masques ont sauté comme par enchantement et voici que tout est mis au grand jour. Je n’ai eu aucune surprise à entendre le silence bruyant
de certains « marabouts » au plus fort des violences électorales. Et quand quelque préjudice les égratigne ou égratigne leur confrérie, ils sortent de leur torpeur et assiègent nos médias. A les observer, tous ces morts jusqu’ici sans auteur ne sont dignes d’aucune offuscation et dénonciation. Ils n’entendent absolument pas que leur « magnanimité naturelle » à l’endroit du pouvoir s’en trouve ressentie.

Au début des convulsions nées de la validation de la candidature d’Abdoulaye Wade, un Sénégalais a osé demander aux Sénégalais d’arrêter leurs manifestations au motif de ne pas
déranger le maouloud. Cet appel irrespectueux et quelque peu candide fait l’effet, à mon avis, d’une moquerie, sinon d’une indifférence manifeste face aux grandes questions nationales. C’est comme qui dirait que les manifestations qui ont coûté plusieurs vies sont trop puériles pour mériter d’accaparer l’attention citoyenne. Cela veut dire qu’en plus de ne pas s’intéresser- en tous cas manifestement – aux enjeux qui nous intéressent, ils nous intéressent à ne pas nous y intéresser. Et c’est en cela que réside la tragédie.

A ceux qui divinisent et « messianisent » nos religieux, je supplie avec vigueur et détermination de ramener ces derniers à leurs justes proportions d’homme. Entendez des êtres faillibles, donc imparfaits. Descendons les du ciel et faisons d’eux des êtres « tangibles ». C’est à cette seule condition que nous pouvons nous apercevoir de leurs erreurs afin de les rectifier en cas de besoin. Remettre en question cette tranquille certitude, c’est rendre discutables les fameuses consignes de vote communément appelées « le ndinguel ». Il y va de la paix de notre SENEGAL.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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