L’éternel mesquin

29 mai 2012

L’éternel mesquin

Abdoulaye Wade n’a jamais su se donner de la hauteur. Même au plus fort de ses jours « présidentiels », cette mesquinerie caractérisée n’a eu de cesse de l’habiter. Je me suis toujours demandé quel devrait bien être l’ « insociable » pulsion qui lui fait dire des propos à l’emporte-pièce, inopportuns, injurieux, colériques, malveillants, subversifs… qui suspectent un mal-être profond.

Dans l’entre-deux tours de la présidentielle dont nous venons « macabrement » de sortir, je m’étonnais de son éternelle posture d’opposant, même au pouvoir ! Je donnais à voir dans cette réflexion les signes évidents, voire pertinents qu’il avait manifestement maille à partir avec la grandeur que doit avoir un Chef d’Etat. Et pour le dire avec des termes d’un grand communicateur, le papa de Karim Meîssa Wade était plutôt un homme de détails.

Ce qui est préoccupant, sinon bouleversant avec ce sombre vieux, c’est l’illusion d’ascendance sur tous les Sénégalais lui faisant accroire qu’il est notre père éternel, le serviteur, le guide, le berger…Je le revois dans son air impudent martelant à ceux qui voulait l’entendre que toutes ces morts n’étaient que du vent. Il le disait dans une assurance surprenante m’amenant à m’interroger sur sa lucidité.

Ceux qui l’aiment (ou l’aimaient ?) souhaitaient pour lui une sortie honorable en le suppliant de quitter le pouvoir. Ils ne pouvaient concevoir que le « grand homme » du 19 Mars sorte du Palais sous la jubilation retentissante de ses adversaires. Mais Abdoulaye Wade n’a jamais pu l’entendre de cette oreille, embarqué qu’il était (ou a toujours été) dans son triomphalisme condescendant.

S’il ne peut se rasseoir, le Sénégal doit l’y inviter. Ce n’est pas à lui d’absoudre sa famille. Il y a un appareil juridique compétent dans ce domaine qui doit s’y atteler. Puisque pendant près de dix ans, tous ceux qui voulaient la justice dans ce pays en ont été empêchés par les dérives d’un présidentialisme pervers, c’est maintenant à ce pays libéré de le faire. Des milliers de liasses de franc CFA ont disparu scandaleusement, étonnamment et impunément, de dignes fils de ce pays ont subi des barbaries de toutes sortes, quand d’autres ont été envoyés à la mort sans aucune prétention ou intention de justice…

Alors, Monsieur le Président, taisez-vous et, si vous voulez aider votre famille, attelez-vous à préparer un pool d’avocats.

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