L’éternel Sanarois

Article : L’éternel Sanarois
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17 janvier 2013

L’éternel Sanarois

Source: Senego
Source: Senego

Tant d’hommes et de femmes décrivent encore leur passé avec brio. Mais l’étonnante façon dont Mouhamadou Mounir s’y prend confine tout simplement à l’irréel. Ce jeune enseignant ayant vu le jour il y a quarante trois ans à Louga, garde encore un attachement superstitieux à son passé. Un indémodable passé qui ne passe toujours pas. Une évocation fascinante de cette partie de sa vie d’étudiant qui commença à Sanar. Inutile d’ajouter que des milliers de « made in Sanar » se reconnaîtront dans cette rétrospective à laquelle, inéluctablement, quelque once de mélancolie vient s’accrocher.

 Retour sur une expérience unique
A l’instar de Mamadou Bamba TALL, qui s’inscrivit le premier à l’Université de Saint-Louis et dont le portrait figure dans le N.09 du Journal Le Campus,  Mouhamadou Mounir Sy est né à Louga. Tout aussi comme le premier nommé, le second fut de la première génération de l’UGB.
C’est à vingt et un ans que cet exégète devenu du droit foula pour la première fois le sol encore vierge de l’UGB. Un premier souvenir quelque peu douloureux qu’il explique par un climat « maussade, austère et très difficile ». Ce qui le fonde à enchaîner : « Face à cette atmosphère, nous étions contraints de nous aider les uns les autres comme les membres d’une même famille. Sanar a été pour nous une vraie école telle le bois sacré au point que 20 ans après, nous nous réclamons de SANAR et exhibons partout notre fierté d’être diplômé de l’UGB ».
L’actuel directeur du BSDA (Bureau Sénégalais du Droit d’Auteur) s’était inscrit à la SectionCollectivités Locales de l’UFR Sciences Juridique et Politique (SJP). C’est là où le privilège lui fut donné de rencontrer le Pr. Babacar Kanté à qui il voue manifestement une irrésistible admiration : ce dernier est et « demeure toujours mon maître « parce que c’est lui qui m’a appris à apprendre le Droit, et qui m’a enseigner à enseigner le Droit ».
Son adresse au campus, Mouhamadou Mounir SY s’en souvient comme si c’était hier : « 8 G2 A ». On apprend avec ce passionné qui se raconte que « l’excellence au service du développement » est un vieux slogan accrocheur, fût-il implicite à l’époque : « J’ai été attiré par la devise de l’Université de St-Louis : Université d’Excellence ». A cette première raison, Mounir Sy ajoute d’autres qui l’ont poussé à s’inscrire à l’UGB : la nouveauté de cette Université et la crainte d’être orienté à l’UCAD.
De ses anciens camarades sanarois (Cheikh Yérim SECK, Aly Tandian, Bamba Yade, Waly Fall, Mass Gueye, Amadou Lamine Dieng, Ousmane Thiongane, Tamsir Jupiter Ndiaye, El Hadji Abdourahmane Diouf) avec qui il entretient de solides relations, Mouhamadou Mounir garde encore un souvenir vivace. Leur courage, leur persévérance et surtout l’amour qu’ils se vouaient les uns aux autres ont singulièrement retenu son attention.
Les relations de ces derniers avec les autres composantes de l’UGB viennent en appoint à ce climat social déjà enviable : « Les enseignants aussi, de qualité, se comportaient avec nous en bon père de famille parce que diligents, prudents et avisés. Parmi eux, je peux citer Samba Traoré, Isaac Yankhoba Ndiaye (Jacob), Serigne DIOP, Abdallah CISSE et surtout BABACAR KANTE qui est et demeure mon Maitre. Je dois également citer les administratifs comme Saliou Rama KA, alors Directeur du CROUS, Ndiaye Tintin, Armand le médecin, CISSE, Chef de village, Galandou et Pa Ndiaye, chefs de village et Bilal au Restaurant. Au rectorat, je pense à Doudou Diop, à Yatou, à Saer Gaye, à Nafi standardiste, Cheikh Gaye et Mboup au centre de presse entre autres ». Toutefois, ceux qui l’ont le plus marqué à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis sortent de ce lot : Cheikh LEYE (Juge à la Cour des Comptes) et Mbacké DIA.
Tout concourt à indiquer que la première génération de l’Université de Saint-Louis entretenait de magnifiques relations avec les habitants de Sanar. Ce témoignage du juriste vient le confirmer : « Lorsque Serigne Abdoul Aziz SY al Amine était venu me rendre visite à ma chambre, des habitants de Sanar Peulh et Wolof se sont rués vers le 8g2A en raison des relations très étroites que je nouais avec eux. Pendant les ziaras à Tivaouane pour voir Mame Abdou Dabakh et Serigne Mansour SY, les habitants de Sanar nous ont toujours accompagnés et venaient souvent me rendre visite surtout chez les Wolof la famille d’Ablaye FALL et MADAME Boutiquière à Sanar Peulh ».
Hélas,  après son obtention de la maîtrise de droit public, Mounir Sy va devoir couper le cordon ombilical d’avec l’Université qui l’a vu monter graduellement les échelons pour la France.  En effet, il n’y avait pas encore de troisième cycle à Saint-Louis ; ce qui le conduisit à prendre le chemin de Toulouse.
Bien des années après son départ de Sanar, Mouhamadou Mounir Sy participe encore à en perpétuer l’inoxydable prestige. Le gérant de restaurant Bilal à qui il faisait allusion –et que nous sommes allés trouver, tout au début de notre entretien, parle toujours de lui comme d’un garçon posé, réfléchi, imbu de politesse et soigneux de ses études. Voilà qui rime joliment avec l’image que réfléchissent ses analyses, ses prises de position dans les débats publics. Bref, la personnalité d’un intellectuel tout sauf « à gage », consciencieux, généreux dans le décryptage,…tout le contraire d’un juriste retors.
 Des conseils pour les étudiants sanarois, Mounir Sy n’en manque pas : « Rester dans la philosophie de SANAR. Favoriser le meilleur. Fouler le sol, c’est peu dire. Rester eux-mêmes et chercher à devenir toujours le meilleur ».
« Mon rêve, martela-t-il,  est de servir l’Université qui m´a forgé ». A quoi on peut répondre-pensant à la célèbre loi universelle d’Emmanuel Kant- pourvu que tout le monde en fasse de même !
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Commentaires

niang djim momar taib
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je decouvre ce blog merci fais connaitre aux autorités senegalaises le
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