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Le Gandiol en un CliC
27. juin
2012
Exercices d'analyse
5

Chronique : De l’étudiant modèle au modèle d’étudiant

Bien des mois après cette chronique, la réalité que je dépeignais à Sanar est toujours là, inoubliable, imperturbable ! Une des raisons qui me pousse à re -publier cette réflexion que j’avais intitulée « De l’étudiant modèle au modèle d’étudiant ».

Par Ousmane GUEYE

De l’étudiant porteur d’espoirs et dont on redoutait les idées parfois subversives, il ne reste que cet esprit contrariant trainant nonchalamment sa carcasse vers les UFR. Adieu les temps où Senghor nourrissait des craintes à leur égard en bâillonnant les apprentis sociologues de Dakar. Une attitude salvatrice qui se voulait d’endiguer la marée de soif de liberté, avec en toile de fonds, les événements de Mai 68. Finie l’époque de la folle course aux savoirs, des débats sur l’actualité, de la curiosité jamais assouvie ! Nous assistons à la triste fin d’une merveilleuse époque et au début d’une autre, d’un tout autre ordre !

Du moins, à la lecture jamais interrompue du quotidien au campus, c’est ce constat qui me saute sous la plume. C’est étonnant que la recherche du savoir ne passionne plus les « enfants de Wade ». Que le campus soit submergé de monde quand il y est question de politique.

Que des salles de conférences et des amphithéâtres soient désertés quand on y traite de connaissances en dehors des cours. Les organisateurs de telles rencontres ne se sont jamais mépris sur la nature des étudiants : il n’y a que l’aspect de « l’ici et maintenant » qui les passionne. C’est pourquoi, en désespoir de cause, ils n’ont pas accusé de temps pour se créer une ruse : sur les affiches, est souvent mis en évidence « il y aura cocktail » pour susciter les affluences.

Plusieurs périphrases se sont bousculées dans ma tête pour qualifier cette rupture dans la longue marche de l’UGB. Je résistai d’abord à celle-ci : la mort de l’étudiant. Ensuite, une autre me tenta : la fin d’un mythe. Et enfin, je décidai ce titre: de l’étudiant modèle au modèle d’étudiant.

Quand je pense à ce qu’était Sanar en 1990, et à ce qu’est devenu Sanar 20 ans après, l’envie de vivre au présent me fuit. Mon esprit s’affaisse à force de constats amers, de regrets et d’incessantes « pérégrinations » entre le passé et le présent. Qui n’aurait pas voulu, par un coup de baguette magique divine, que le temps soit reculé, que le futur soit supprimé, pour que la vie soit éternellement fixée sur cette année 1990 ? Ce serait surement le vœu le plus fou, formulable pourtant par des esprits les plus sains de chez nous. Car on ne peut pas détester le bien en se défendant d’être bien, ni détester le bien et idolâtrer le mal.

Sur les ruines de l’étudiant modèle, se construit un nouveau modèle d’étudiant. Vous n’avez qu’à ouvrir les yeux et tendre les oreilles pour vous rendre à l’évidence. Par quel moyen ? Je ne sais pas, mais surement à l’évidence, vous allez vous rendre chers lecteurs.

Le modèle d’étudiant que le mauvais temps expérimente chez nous est celui qu’aucune question sociale n’interpelle en dehors de l’UGB. Il n’a aucun commentaire ou avis à donner sur la marche du monde. Pire, il n’esquisse aucune idée pour la freiner ou l’obliger à bifurquer de sa trajectoire. C’est ce blasement, cette rare « qualité » dont seul l’étudiant de Sanar est doté, qui s’appelle « excellence ».  Ne t’offusque pas de n’en être point attribué cher lecteur, la nature distribue très injustement ce rarissime don du ciel !

Malheur à nos anciens camarades de l’UGB. Ils s’en sont allés pour ne plus revenir de leur étonnement : nous sommes à l’heure de l’étudiant programmé. C’est celui là dont l’esprit est « amarré » sur ses cours, qui ne s’occupe que de ça, du travail en classe ! C’est celui là qu’on n’arrive plus à identifier aux braves hommes qui veillent devant l’entrée des restos ! Car eux aussi, s’habillent en « costumes-cravates », roulent les « r », martèlent les « bonjour », « bonne journée » et les « bonsoir », Ils vous parlent un Français irréprochable en inclinant leurs lunettes sur la presse du jour. Décidément vous diriez-vous : Comment reconnaît-on l’étudiant de nos jours à Sanar ? Car l’engagement grâce auquel on l’identifiait s’est éclipsé. C’est ce que la transition de « l’étudiant modèle au modèle d’étudiant »  donne. Nous sommes à l’heure de l’étudiant-spectateur.

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06. juin
2012
Exercices d'analyse
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Chronique : L’Université du risque ?

Par Ousmane GUEYE

Il ne se passe plus de mois sans qu’une panne, si minime soit-elle, vienne enrayer la machine universitaire. Même si elle donne l’impression que tout semble réparé ou tout au moins déparé, c’est une machine secouée par tant de mois de grève qui s’échine ridiculement à vrombir.

Comme vous, probablement, très chers lecteurs, j’ai entendu toutes sortes de propos, des moins quiétistes aux plus alarmistes. Quelques illuminés n’ont eu de cesse de prophétiser la mort de l’année. Au train où vont les choses, difficile de réprimer ce catastrophisme puisque le suspense -en tous les cas pour l’observateur que je suis- demeure entier.

Si j’ai du mal à prendre parti entre le « pour » et le « contre » « année blanche », c’est parce que je me sens pris dans un entre-deux difficile. Je suis en effet partagé entre ces deux avis : décréter une année blanche afin de mieux réfléchir aux problèmes de l’Université plus profonds qu’ils n’en donnent l’impression (j’y reviendrai plus loin), et sauver l’année car ce nouveau régime n’est pas signataire des accords Etat-SAES qui nous ont conduits dans ce semblant d’impasse.

J’avais soutenu cette grève dès ma première chronique de l’année 2012. Ce qui justifiait ce choix, c’était que, dans un pays où la parole donnée devient de plus en plus dévalorisée, il fallait amener l’ancien pouvoir à en tenir la promesse. S’ajoutait à cela, un pillage éhonté des finances du pays à un moment où justement il urgeait d’en rationaliser les dépenses. Je ne sais pour quelle raison cette grève a baissé d’intensité en arguant du fait que du temps devait être donné au nouveau régime. J’estime que s’il fallait adopter cette logique, le SAES aurait dû le faire bien plus tôt.

Si je suis aussi pour l’ « année blanche »,-j’avais promis d’y revenir-, c’est parce que les problèmes en question sont d’une si grande épaisseur qu’il faut y consacrer le maximum d’attention. Je ne fais pas naturellement référence qu’à la plate forme des revendications du SAES, du reste très connue. Je veux parler de ce laisser-aller grandissant du système universitaire, en tous les cas de chez-nous. Dans une réflexion intitulée « Les oscars du plagiat », je m’indignais l’année dernière de cette malhonnêteté de quelques enseignants qui n’hésitent pas à plagier leurs collègues d’ailleurs pour « remplir » leurs cours. Et cela, pendant que d’autres s’absentent comme ils le veulent, se rattrapent aussi de la même manière au mépris d’une concertation attendue avec leurs étudiants. Cette reprise de l’enseignement donne à voir, dans bien des cas, une accélération des cours comme si les étudiants étaient responsables de la grève ou en tous les cas, devaient payer pour l’entêtement de l’Etat.

Il est plus que salutaire d’exiger un contrôle de cet enseignement car après tout les personnes qui le dispensent ne sont aucunement au dessus de la loi, encore moins de la morale. Elles sont payées pour s’acquitter correctement de ce qui cesse d’être, lentement, mais dangereusement, hélas, un sacerdoce.

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29. mai
2012
Exercices d'analyse
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L’éternel mesquin

Abdoulaye Wade n’a jamais su se donner de la hauteur. Même au plus fort de ses jours « présidentiels », cette mesquinerie caractérisée n’a eu de cesse de l’habiter. Je me suis toujours demandé quel devrait bien être l’ « insociable » pulsion qui lui fait dire des propos à l’emporte-pièce, inopportuns, injurieux, colériques, malveillants, subversifs… qui suspectent un mal-être profond.

Dans l’entre-deux tours de la présidentielle dont nous venons « macabrement » de sortir, je m’étonnais de son éternelle posture d’opposant, même au pouvoir ! Je donnais à voir dans cette réflexion les signes évidents, voire pertinents qu’il avait manifestement maille à partir avec la grandeur que doit avoir un Chef d’Etat. Et pour le dire avec des termes d’un grand communicateur, le papa de Karim Meîssa Wade était plutôt un homme de détails.

Ce qui est préoccupant, sinon bouleversant avec ce sombre vieux, c’est l’illusion d’ascendance sur tous les Sénégalais lui faisant accroire qu’il est notre père éternel, le serviteur, le guide, le berger…Je le revois dans son air impudent martelant à ceux qui voulait l’entendre que toutes ces morts n’étaient que du vent. Il le disait dans une assurance surprenante m’amenant à m’interroger sur sa lucidité.

Ceux qui l’aiment (ou l’aimaient ?) souhaitaient pour lui une sortie honorable en le suppliant de quitter le pouvoir. Ils ne pouvaient concevoir que le « grand homme » du 19 Mars sorte du Palais sous la jubilation retentissante de ses adversaires. Mais Abdoulaye Wade n’a jamais pu l’entendre de cette oreille, embarqué qu’il était (ou a toujours été) dans son triomphalisme condescendant.

S’il ne peut se rasseoir, le Sénégal doit l’y inviter. Ce n’est pas à lui d’absoudre sa famille. Il y a un appareil juridique compétent dans ce domaine qui doit s’y atteler. Puisque pendant près de dix ans, tous ceux qui voulaient la justice dans ce pays en ont été empêchés par les dérives d’un présidentialisme pervers, c’est maintenant à ce pays libéré de le faire. Des milliers de liasses de franc CFA ont disparu scandaleusement, étonnamment et impunément, de dignes fils de ce pays ont subi des barbaries de toutes sortes, quand d’autres ont été envoyés à la mort sans aucune prétention ou intention de justice…

Alors, Monsieur le Président, taisez-vous et, si vous voulez aider votre famille, attelez-vous à préparer un pool d’avocats.

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Article : Jour d’embouteillage à THIES
Reportages
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3 mars 2012

Jour d’embouteillage à THIES

Jamais je ne connus de voyage aussi tourmenté que celui de ce matin en arrivant à l’étape de THIES.  Venant de Mont Rolland, j’avais eu vent d’un camion fou qui avait pris en otage les voyageurs. Je pensais que tout s’était désengorgé pour le meilleur. C’est avec effarement que je suis tombé sur le grand « monstre » qui gisait là sur les rails en entrant dans la ville de THIES.

Auparavant, mon attention avait été frappée par les longues files de voitures qui s’étaient massées à côté du garage de Mont Rolland. Je fus obligé d’ « enfourcher » pour la première fois une moto, un vélomoteur (que sais-je ?) pour me rendre à la gare routière de THIES.

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, je tombai, après avoir poussé quelques ouf jubilatoires (parce que pensant que j’avais échappé bel à ce blocage) sur une foule de voitures prises en otage sur la Nationale 1.

Après avoir douloureusement langui là pendant quelques minutes, notre chauffeur dut s’inventer une salvatrice astuce : il prit congé de Allou Kâgne (réputé par ailleurs être un habitat d’un terrible djinn) pour emprunter une route toute poussiéreuse.

Voilà ce qui me créa de violents maux de tête dont je souffre encore au moment de mettre cet article en ligne. Décidément, THIES ne fait pas beau à voir aujourd’hui.

 

 

 

 

 

 

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Article : Après la guerre des nerfs, la guerre des mots
Exercices d'analyse
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3 mars 2012

Après la guerre des nerfs, la guerre des mots

Dans une future analyse que j’ai déjà intitulée « Comment le Sénégal a perdu Wade », j’entends montrer par quelle imprudence irrespectueuse, un énorme fossé s’est creusé entre les populations et le Président de la République.  Et cela, étonnamment en l’espace de quelques années !

Mais, je veux bien consacrer mon attention, dans l’immédiat, à décrypter cette mésinterprétation bien recherchée, mais voulue, faite de la conférence de presse de Macky SALL.

Toutefois, vous allez convenir avec moi que la délation intentée contre le leader de l’APR (Alliance Pour la République) est bien antérieure à l’élection présidentielle. Elle a été déclenchée depuis que les sondages ont crédité à l’ancien premier ministre d’Abdoulaye Wade de fortes chances de remporter la grande consultation électorale.

Mais officiellement, c’est Abdoulaye Wade qui a donné les premières pelletées pour enterrer Macky Sall. Puisqu’il n’a pas pu le battre électoralement (du moins, au premier tour), il va tenter de lui porter la dernière estocade en faisant accroire que l’ancien Chef de la magistrature a un parti pris pour les Peuls. Ce n’est rien moins qu’une accusation bien calculée visant à le calomnier et donc, à le dénigrer. Et dans ce sens, cette manipulation de l’opinion n’est pas nouvelle. C’est une pratique bien classique qui remonte depuis la nuit des temps, notamment dans les régimes totalitaires consistant à se servir des médias pour desservir d’honnêtes citoyens.

Macky SALL l’a bien dit : Abdoulaye Wade lui-même demandait à celui qui était son directeur de campagne de s’adresser aux populations peules en Poulaar. Donc, cette accusation est dénuée de tout sérieux : elle est politicienne et hypocrite. Elle ne mérite pas qu’on s’y attarde.

Une autre mésinterprétation tendancieuse à relever est liée à la dernière conférence de presse de Macky Sall. Je n’ai besoin d’aucun reportage à son propos puisque je l’ai écoutée en direct. J’ai entendu quelqu’un mésinterpréter bien volontairement les paroles du conférencier en disant que Macky Sall s’est attaqué au marabouts. C’est absolument faux. Le candidat au deuxième tour à l’élection présidentielle n’a fait que rappeler l’égalité juridique de tous les citoyens devant la loi parce que nous vivons dans un pays démocratique, et encore une fois, non dans un royaume. L’hypocrisie consiste à déconnecter les propos du leader de l’APR de leur contexte, voire de leur texte pour les extrapoler si perfidement. Je précise que Macky n’a pas dit que les marabouts sont de simples citoyens sociologiquement ; ils le sont juridiquement. Cela ne suggère pas qu’il les minimise ou les méprise. Nous ne pouvons pas vivre dans une démocratie ou une République de privilèges : tout a été dit dès lors que le Sénégal a opté pour une République.

Mais c’était déjà suffisant au regard de quelques opportunistes qui ne rêvaient que de cette unique occasion pour se lancer à la détraction. Mais c’est peine perdue puisque les Sénégalais ne sont pas dupes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Article : Présidentielle 2012 : Qui a dit que les Sénégalais sont dupes ?
Exercices d'analyse
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3 mars 2012

Présidentielle 2012 : Qui a dit que les Sénégalais sont dupes ?

Même comparée à celle de l’an 2000, l’élection présidentielle (du moins le premier tour), a manifestement suscité toutes les curiosités. Jamais scrutin n’avait été aussi omniprésent dans les médias internationaux. On pourrait avancer comme principale raison que c’est l’élection qui aura accaparé l’attention de par sa masse massive d’originalité.

De la candidature de Youssou Ndour en effet,  à l’entrée dans le champ politique sénégalais de Diouma Dieng Diakhaté passant par le forcing d’Abdoulaye Wade, toutes les grandes saveurs avaient été au rendez-vous pour « charmer » la presse.

Le fait que le Président sortant soit en passe d’accéder au second tour tient, comme je le disais ce matin, de la plus insondable des énigmes. Je ne comprends pas, après tant de souffrances infligées aux populations sénégalaises, tant de morts « sans auteur », tant de fautes de gestion sans correction, qu’Abdoulaye Wade sorte « indemne ». Le Pape du Sopi serait, selon toute vraisemblance, sauvé d’une cruelle déculottée.

Certains n’hésitent pas à dire qu’il doit ce salut à son privilège de Président de la République avec tous les moyens de l’Etat- expliquent-ils- investis dans la campagne électorale sans qu’il ne lui soit demandé le moindre contrôle. Il faut rappeler à ce propos qu’il suffit de jeter un coup d’œil sur la campagne pour se laisser convaincre par de telles allégations. Et de ce point de vue, l’égalité des chances semble dores-et-déjà rompue de ce seul fait. Passer dans le JT de la RTS tous les jours est déjà une campagne électorale permanente, en plus du contact continu avec les populations.

J’entretiens le secret espoir qu’à l’avenir, une législation sera faite dans le sens d’alléger cette inégalité « par défaut », à moins de la corriger. Et cela, d’autant plus qu’il nous est très difficile de faire la part des choses entre ce qui relève du Chef de parti (d’une partie) de ce qui relève du Chef de l’Etat, c’est-à-dire, chef d’un tout.

Le pourcentage de participation escompté me surprend un peu et l’explication qu’on en donne est loin de me satisfaire : la présence d’Abdoulaye Wade a découragé les électeurs. Il faut par ailleurs noter la grande prophétie contra-réalisatrice qui a bien été au rendez-vous aussi, ai-je retenu dans les considérations générales. Ils étaient nombreux à s’attendre à des scènes de violence lors du déroulement du premier tour. Je n’oublie pas au passage que quelques scènes d’agression ont été signalées notamment chez certains mackystes ainsi que chez Dia de Walfadjiri.

Malheureusement, en Afrique, cette donne est trop présente pour être décriée.

Le fait que l’ancien premier ministre d’Abdoulaye Wade ait engrangé toutes ces voix est un fait normal, j’allais dire bien prévisible. Moustapha Fall a même eu l’humilité de dire sur la RFM que c’est un mérite personnel de Macky Sall et qu’il s’y était consacré depuis bien longtemps. Cela rappelle bien à ceux qui ont toujours eu à le nier, que les Sénégalais sont loin d’être dupes.

En attendant que le ciel politique se dégage pour nous permettre de mieux y voir, la perspective nous annonce des enjeux passionnants. Reviendra dans le débat politique –si bien sûr, il y aura un second tour-, la question de l’unité de l’opposition sénégalaise. Si celle-ci décide de soutenir Macky Sall, je me demande si ce sera à la stricte condition que ce dernier accepte de signer la charte des assises nationales.

Mais, pour une fois, on peut croire que ses camarades opposant pourront surmonter les clivages traditionnels, les querelles intestines au nom de l’enjeu. Ou bien ils s’uniront, ou bien Abdoulaye Wade sera réélu. L’opposition doit choisir.

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Article : Le moment Wade
Exercices d'analyse
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27 février 2012

Le moment Wade

A Abdoulaye Wade, un nombre incalculable d’impairs et de maladresses a été imputé. Je me suis employé depuis bien des jours à les énoncer et à les dénoncer. Mais au fond de moi, je sens que c’est un procès quelque peu acharné ! Parce qu’au vieil opposant au pouvoir, il faut tout de même reconnaître un mérite : celui d’avoir révélé la nature de certains Sénégalais.

Il n’est un secret pour personne que la société étouffe quelque fois les comportements individuels qui, par suite, apparaissent standardisés et indifférenciés. Il s’ensuit un tenace « écran de fumée » qui dissimule la vraie nature de l’acteur social.

Mais, avec l’épisode Wade, tous ces masques ont sauté comme par enchantement et voici que tout est mis au grand jour. Je n’ai eu aucune surprise à entendre le silence bruyant
de certains « marabouts » au plus fort des violences électorales. Et quand quelque préjudice les égratigne ou égratigne leur confrérie, ils sortent de leur torpeur et assiègent nos médias. A les observer, tous ces morts jusqu’ici sans auteur ne sont dignes d’aucune offuscation et dénonciation. Ils n’entendent absolument pas que leur « magnanimité naturelle » à l’endroit du pouvoir s’en trouve ressentie.

Au début des convulsions nées de la validation de la candidature d’Abdoulaye Wade, un Sénégalais a osé demander aux Sénégalais d’arrêter leurs manifestations au motif de ne pas
déranger le maouloud. Cet appel irrespectueux et quelque peu candide fait l’effet, à mon avis, d’une moquerie, sinon d’une indifférence manifeste face aux grandes questions nationales. C’est comme qui dirait que les manifestations qui ont coûté plusieurs vies sont trop puériles pour mériter d’accaparer l’attention citoyenne. Cela veut dire qu’en plus de ne pas s’intéresser- en tous cas manifestement – aux enjeux qui nous intéressent, ils nous intéressent à ne pas nous y intéresser. Et c’est en cela que réside la tragédie.

A ceux qui divinisent et « messianisent » nos religieux, je supplie avec vigueur et détermination de ramener ces derniers à leurs justes proportions d’homme. Entendez des êtres faillibles, donc imparfaits. Descendons les du ciel et faisons d’eux des êtres « tangibles ». C’est à cette seule condition que nous pouvons nous apercevoir de leurs erreurs afin de les rectifier en cas de besoin. Remettre en question cette tranquille certitude, c’est rendre discutables les fameuses consignes de vote communément appelées « le ndinguel ». Il y va de la paix de notre SENEGAL.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Article : Serions-nous pris pour des idiots ?
Exercices d'analyse
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27 février 2012

Serions-nous pris pour des idiots ?

Il y a de quoi scandalisant dans les déclarations de Madické Niang et de Serigne Mbacké Ndiaye. J’ai l’impression que l’un et l’autre nous prennent pour des attardés mentaux. Il
est vrai tout de même que les deux n’ont pas manifestement le même « temps de paroles ». Le dernier nommé, à force de rebondir et de démentir, semble préposé au « ministère des démentis et des rebondissements officiels ». Mais quoi qu’il en soit, leurs sorties de ces derniers jours ont vraiment de quoi indigner mon sens critique.

A la suite de la publication par le Conseil Constitutionnel des candidatures retenues pour l’élection présidentielle de demain, des pays occidentaux ont invité les Sénégalais à accepter cette décision. A ma connaissance, Madické Niang ne s’est fendu d’aucun communiqué officiel pour s’en offusquer. Et quand ces mêmes pays rappellent à notre cher pays de respecter les libertés publiques, il se permet d’ameuter la presse nationale et internationale pour dire que le Sénégal n’a de leçons à recevoir de personne !

La logique qu’ils (le gouvernement et lui) demandent à l’opposition de respecter, à savoir si le M23 ne fait pas confiance au Conseil Constitutionnel, il ne doit pas y déposer ses candidatures, Madické Niang et sa bande n’ont qu’à se l’appliquer. Mais discerner dans les appels et rappels des pays occidentaux le « bébé » et l’ « eau du bain » procède d’une mauvaise foi qu’il faut pointer de toute urgence.

Dire que le Sénégal n’a de leçon à recevoir de personne, c’est, à mon avis, sournoisement engager l’opinion contre les pays auteurs de ces appels à l’ordre pour, in fine, en tirer le seul profit légitimaire du pouvoir en place.

L’une des sorties de Serigne Mbacké Ndiaye n’est pas loin de faire le même effet « excitatif ». Mieux, ce dernier est même allé plus loin en martelant devant caméras et micros que ces mêmes pays occidentaux semblent nous prendre pour des « nègres ». A lui aussi, cette même objection : pourquoi il ne l’a pas dit lorsque ces pays se sont prononcés dans le sens de respecter la décision du Conseil Constitutionnel ? S’il pense pouvoir surfer sur des fibres raciales pour endormir nos consciences révoltées, il se leurre.  Il est temps de lui dessiller les yeux, comme à son vieux de maître.

Mais, le plus grand problème que nous avons avec ces ministres – militants, c’est qu’ils n’ont apparemment jamais pu dissocier les deux rôles. A chaque sortie, difficile d’étouffer leur parti pris dans les hauteurs et grandeurs requises d’un administratif. Ce diagnostic est aussi valable pour Ousmane Ngom et tant d’autres.

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Article : Mention excellent Sidy !
Exercices d'analyse
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27 février 2012

Mention excellent Sidy !

On peut tout reprocher à Sidy Lamine Niasse sauf d’être soucieux des affaires de son pays. Sa sortie de l’autre jour, je l’aurais mieux attendue de quelques
« privilégiés » pour qui le Sénégal a beaucoup fait. Dans une récente publication, je m’indignais du silence de nombre d’entre eux. On aurait dit qu’ils sont si fiers de nous rappeler qu’ils « sont nommés quelque part et ne peuvent donc s’exprimer sur la situation de leur pays ». Chose qui donne l’effet d’un piège tant il est vrai que même au summum des convulsions de ce pays, ils ne peuvent donner leur point de vue.

Cela est plus que révoltant. Que reste-t-il d’un intellectuel  s’il est réduit à fermer sa bouche ?  Question ô combien essentielle que chacun d’entre nous doit méditer suffisamment. Parce que le rôle que j’assigne à un intellectuel, c’est de prodiguer des conseils, de donner des idées, d’ébaucher des pistes de réflexion, bref de se mettre à la disposition de son pays, au « garde à vous », prêt à élever le ton quand la retenue fout le camp comme il en est présentement question.

Mais des concitoyens, il en est manifestement qui pensent devoir s’abonner au mutisme pour ne pas mettre en jeu leur réputation. C’est la conséquence logique pour qui croit tenir son salut de ce régime ou des politiques.

Je n’avais pas mis du temps pour m’indigner, il y a quelques mois, d’une proposition de Sidy Lamine NIASSE à propos d’un référendum pour sortir de l’impasse Wade. Il faut reconnaître au premier nommé son courage, son amour du pays, son engagement constant auprès des populations, mais aussi, sinon surtout sa spontanéité.

C’est cela qu’autorise l’indépendance d’esprit et c’est elle seule qui puisse nous permettre de nous élever et d’atteindre des degrés de dignité et de respectabilité. C’est la seule aune à partir de laquelle on puisse apprécier les hommes. Ceux qui n’ont pas eu chance de le comprendre passeront à côté de l’histoire.

 

 

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Auteur·e

L'auteur: Ousmane Gueye
Journaliste, blogueur, passionné de TIC et de sciences politiques

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