Sénégal: Difficile quotidien des villageois du Nord
Le coût de la vie est très élevé. Au Sénégal, c’est une vérité de Lapalissade. Le panier de la ménagère- comme une de ces expressions barbares- l’exprime avec éloquence et justesse. En ville, par exemple, dans les rues de Saint-Louis du Sénégal, cela peut se faire sentir, mais avec la moindre cruauté. Le degré de méchanceté du destin des populations sénégalaises va crescendo à mesure que l’on s’enfonce dans les profondeurs des villages au Nord du Sénégal. La chasse à la dépense quotidienne se lance dès le crépuscule. En effet, c’est quand les ombres de la nuit commencent à supplanter les lumières du jour, que les ménages songent déjà à la chasse qu’il faut lancer à la substance du lendemain.
Hélas, on ne peut ne pas compatir à la douleur qu’éprouvent ces gens pour trouver à mettre dans la marmite qui attendent une grosse progéniture. Admettez que vous êtes père de famille. Vous avez pas mal d’enfants. Vous vous réveillez sans le moindre sou. Votre épouse marche, doucettement, dandinant du corps pour vous rappeler que le sac de riz est vide, qu’il n’ya pas d’huile encore moins de petites provisions. Elle vous assène ces cruelles évidences en accompagnant son mélancolique ton d’un regard plein de pitié et de désespoirs.
Hélas, pendant que des richesses se comptent par dizaines, centaines et milles dans l’autre direction du monde, ces modestes gens croulent tous les jours sous le poids difficile des dettes. Ils finissent parfois par fuir leurs créanciers du fait d’un endettement excessif. Souvent, ils ont la malchance de multiplier leurs créanciers et du coup, ne savent plus vers quel coté tourner un regard sondeur pour sortir de cette ornière.
Je ne peux vivre heureux au beau milieu de ces gens condamnés par l’infécondité des terres arables, l’inflation des prix galopants des denrées de première nécessité, et j’en oublie encore… Je lisais un journaliste -écrivain uruguayen dans le monde diplomatique. Son propos avait focalisé mon attention tant et si bien que je le garde toujours en mémoire. En voici l’argument : si toutes les masses de dollars qu’on versait dans l’achat d’armes qui détruisent notre planète, étaient utilisés dans l’alimentation, en une semaine, on pourraient nourrir tous les gens de la terre.
Reviennent un article que j’avais écrit sur ce blog en parlant de la folie humaine. Je comprends que des milliers de gens soient devenus des « Meursaults » camusiens. Comment en pas ruer dans les brancards dans un monde où le libéralisme et le capitalisme entretiennent une île minoritaire de richissimes au milieu d’un océan de pauvres gens. Pourquoi ces damnés de la terre sont-ils forcés à purger cette cruauté dans le silence ? Réagissant pendant qu’il est temps. Car, on le dit : mieux vaut tard que jamais.
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