Difficile quotidien des Gandiolais du Sud
Dans le starting-block des contrées les plus arriérées de l’Afrique, le Gandiol se situe assurément en bonne place. Certes, les prévisions et autres pronostics prémonitoires ne le donnent pas gagnant, mais le créditent quand même de réelles chances de vaincre. Rappelez-vous. Dans nos articles précédents, nous vous parlions d’un manque d’eau fréquent et de l’inoccupation à Gandiol. Aussi, faudrait-il préciser que les maux dont nous traitons ici, ne concernent pas tous les Gandiolais répartis sur plus de 27 villages ou presque.
Les villageois qui souffrent le plus de l’arriération et de l’oubli de l’Etat résident plutôt dans la partie Sud de la communauté rurale. Celle-ci s’étend sur des milliers de mètres carrés. Ici, la présence de l’Etat ne se fait surtout sentir que lorsque les chefs de village réclament les impôts et font le tour des maisons pour el foncier.
Le reste du temps, les gens sont laissés à eux même : cultivateurs, pêcheurs, éleveurs, commerçants s’échinent à se maintenir en vie du jour au lendemain.
En outre, la seule voie de communication terrestre est une route cahoteuse indigne de notre époque qu’un ami n’hésite pas à assimiler à la « route de la mort ». Elle est la seule qui relie les villageois à la ville de Saint-Louis. Il suffit qu’une voiture traverse pour que s’élève vers le ciel un nuage de poussière. Si cette route résiste, c’est uniquement pendant la saison sèche. Les eaux hivernales la balaient avec une voracité indescriptible.
Dans tout le Gandiol, je ne peux noter que deux postes de santé dignes de ce nom. Je dois y mettre un petit bémol quand il s’agit de parler de celui de Dégou-Niayes. Drôle de poste ! Il s’y poste certes des agents de santé qui doivent veiller sur les villageois. Toutefois, ce qui affecte mon sens critique réside dans ceci : le poste n’est pas ouvert tout le temps alors que le soin qu’on doit apporter aux éventuels malaises des habitants n’attend pas. Malheur à celui-là qui sera réveillé par une quelconque maladie dont la gravité commande une évacuation rapide. S’il en arrive le cas, on dépêche le patient sur Saint-Louis. Encore, faudrait tomber sur un moyen de transport ! Les taximen garent leur voiture vers 22 heures. Au-delà, à Gandiol Sud, quasiment pas de véhicules sur la circulation.
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