Fascinations et répulsions de la lutte senegalaise
La lutte sénégalaise enchante parfois, émeut souvent, mais passionne toujours les foules. Les gens la trouvent exaltante. D’aucuns, collés à leur poste radio ou à l’écran de leur téléviseur commentent avec émulation et folie les succès et gloires des lutteurs. Des images faites de forces matures, de muscles vivants, de coups de poing échanges à qui mieux mieux, des corps parfois ensanglantes. Les fans de ce sport n’en reviennent pas: jamais un passe -temps aussi impressionnant n’avait jusqu’ici emporte l’adhésion des masses.
Hélas, la lutte fait quand même des ravages qui continuent d’œuvrer de manière sous-sous-sous-jacente. Elle est présente jusque dans l’esprit des enfants, et particulièrement des écoliers. Ce n’est plus pratiquement les grands noms de l’enseignement qui sont mis en avant, mais plutôt ceux comme Yekini, Tyson, Balla Bèye et consorts. Il m’arrive très fréquemment d’observer des scènes pittoresques où je vois des bambins se donner en spectacle au rythme des battements de tam-tams. Ces petits, hélas, ne parlent d’études que très rarement. La grande couverture de la lutte sénégalaise, surtout par la super puissance des médias leur a donne l’illusion qu’on ne peut réussir qu’en lutte, qu’au corps à corps où on roue son adversaire de coups.
Ce qui est grave, c’est que ce sont nos jeunes enfants qui tombent sous le charme de ce sport. Je n’ai rien contre, mais je pense que les adultes ne mesurent pas avec une juste intelligibilité des choses le drame de ce phénomène. Dieu sait que j’ai demande à mon petit frère ce qu’il voulait devenir avec l’obtention de son BAC, sa réponse ne tarda pas: » je veux devenir lutteur ».
Du matin au soir, ces pauvres gamins défilent et exultent sous le battement des tam-tams. Cela est relaye par une communication ingrate qui laisse croire qu’on ne peut avoir de l’argent qu’en lutte. Regardez ce milliers de scènes, où juste pour quelques secondes, le lutteur perçoit des million de Francs C FA.
Mais ce qu’on ignore, même si tout le monde s’engageait dans la lutte, ce n’est pas tout le monde qui aurait perçu cette somme. Entendons nous bien: sur plus de milles lutteurs, une dizaine ou un peu près de ça serait paye ainsi.
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