Le Gandiol sur un air de modernisation
Huit mois après la publication de cet article sur mon blog, le changement pressenti n’a pas encore pointé à l’horizon. Je republie l’article pour qu’on en juge.
Ce n’est pas de l’ironie, c’est de la réalité constatable dont je vous entretiens. Le Gandiol est depuis peu traversé par un timide vent de modernisation qui souffle sur la communauté rurale. Des poteaux électriques aux engins qui vrombissent pour rétablir la route déjà trop malmenée par les grosses voitures, tout sent le moderne…
Cette communauté d’agriculteurs, de pêcheurs et d’éleveurs entre autres activités quotidiennes est victime d’un oubli millénaire dont les principaux responsables tentent de se corriger. C’est pourquoi, d’importants chantiers sont ouverts comme nous l’avons déjà dit.
Mais voilà que ce vent de modernisation ne souffle que sur une partie de la contrée. A part les villages de Ndiébène Gandiol, Tassinère, Pilote, Mouit qui ont pas mal d’infrastructures, tous les autres- ou presque-sommeillent encore dans une arriération innommable.
En attestent un manque d’eau chronique et déplorable, une raréfaction de voitures à certaines heures de la nuit (au cas où des évacuations d’urgence se présentent), un éclairage électrique inexistant. Demandez à ces personnes la couleur de la facture de la SENELEC, ils ne sauraient vous répondre.
Les voitures à Gandiol, reparlons en…
Le parc automobile du Gandiol est très vieux, voire très archaïque. De vieilles voitures desservent tous les jours les villages de Dégou-Niayes, Mboumbaye, Darou Salam et autres. Des véhicules, dont la plupart ont franchi leur limite d’âge depuis maintenant des décennies.
De très bruyantes carcasses se déplacent difficilement sur la route déjà cahoteuse. On constate très nettement la rouille du fer déjà en état d’avancement très usé. Les chauffeurs la conduisent avec beaucoup de finesse car c’est la qualité requise pour la déplacer.
Dieu sait que j’ai emprunté une sorte de taxi. Ce jour-là, le conducteur de la carcasse fut obligé d’attacher à l’une des portières une solide corde pour la maintenir, avant qu’elle ne tombe. Et au cas échéant, dites bien qu’adviendra au client qui s’est assis juste à coté ou bien qui repose tout son corps sur cette porte ?
A un certain moment du parcours entre la ville de Saint-Louis du Sénégal et Dégou-Niayes, le chauffeur immobilisa son cadavre de voiture au bord de la route. Il s’assura que la portière était bien attachée, donna quelques grosses goutes d’eau dans la machine, puis repartit aussitôt.
Après avoir quitté carrément la ville de Saint-Louis, il se permit de s’arrêter, même si le nombre de places était déjà à sa limite. Il logea deux autres personnes dedans, bousculant toutes les autres et sans même leur avis.
Je n’ai constaté aucun gendarme le héler ou l’interpeller comme si eux aussi n’en avaient pas à cirer de cette voiture dont personne ne voulait ce mercredi là.
Comme ce chauffeur, ils sont nombreux ceux là qui conduisent ces genres de voitures. Ils ne manquent pas d’arguments de survie quand vous leur dites de garer toutes ces « carcasses ». Ils se donneront surement la promptitude de vous rétorquer que c’est d’elles qu’ils tirent leur subsistance.
Mais je veux bien savoir si c’est bien du risque qu’on fait courir à ses semblables tous les jours qu’on prélève sa nourriture ?
Le mauvais état de ces genres de voitures vient toujours s’ajouter à celui de la route offrant au client une horrible scène de désastre. Comme vous pouvez le constater sur ces images, se dégage fréquemment une poussière difficile à respirer.
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