Serions-nous pris pour des idiots ?

Article : Serions-nous pris pour des idiots ?
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27 février 2012

Serions-nous pris pour des idiots ?

Il y a de quoi scandalisant dans les déclarations de Madické Niang et de Serigne Mbacké Ndiaye. J’ai l’impression que l’un et l’autre nous prennent pour des attardés mentaux. Il
est vrai tout de même que les deux n’ont pas manifestement le même « temps de paroles ». Le dernier nommé, à force de rebondir et de démentir, semble préposé au « ministère des démentis et des rebondissements officiels ». Mais quoi qu’il en soit, leurs sorties de ces derniers jours ont vraiment de quoi indigner mon sens critique.

A la suite de la publication par le Conseil Constitutionnel des candidatures retenues pour l’élection présidentielle de demain, des pays occidentaux ont invité les Sénégalais à accepter cette décision. A ma connaissance, Madické Niang ne s’est fendu d’aucun communiqué officiel pour s’en offusquer. Et quand ces mêmes pays rappellent à notre cher pays de respecter les libertés publiques, il se permet d’ameuter la presse nationale et internationale pour dire que le Sénégal n’a de leçons à recevoir de personne !

La logique qu’ils (le gouvernement et lui) demandent à l’opposition de respecter, à savoir si le M23 ne fait pas confiance au Conseil Constitutionnel, il ne doit pas y déposer ses candidatures, Madické Niang et sa bande n’ont qu’à se l’appliquer. Mais discerner dans les appels et rappels des pays occidentaux le « bébé » et l’ « eau du bain » procède d’une mauvaise foi qu’il faut pointer de toute urgence.

Dire que le Sénégal n’a de leçon à recevoir de personne, c’est, à mon avis, sournoisement engager l’opinion contre les pays auteurs de ces appels à l’ordre pour, in fine, en tirer le seul profit légitimaire du pouvoir en place.

L’une des sorties de Serigne Mbacké Ndiaye n’est pas loin de faire le même effet « excitatif ». Mieux, ce dernier est même allé plus loin en martelant devant caméras et micros que ces mêmes pays occidentaux semblent nous prendre pour des « nègres ». A lui aussi, cette même objection : pourquoi il ne l’a pas dit lorsque ces pays se sont prononcés dans le sens de respecter la décision du Conseil Constitutionnel ? S’il pense pouvoir surfer sur des fibres raciales pour endormir nos consciences révoltées, il se leurre.  Il est temps de lui dessiller les yeux, comme à son vieux de maître.

Mais, le plus grand problème que nous avons avec ces ministres – militants, c’est qu’ils n’ont apparemment jamais pu dissocier les deux rôles. A chaque sortie, difficile d’étouffer leur parti pris dans les hauteurs et grandeurs requises d’un administratif. Ce diagnostic est aussi valable pour Ousmane Ngom et tant d’autres.

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