Ce que j’attends du nouveau ministre de l’intérieur

Article : Ce que j’attends du nouveau ministre de l’intérieur
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2 novembre 2012

Ce que j’attends du nouveau ministre de l’intérieur

Des journalistes se plaisent à répéter, comme par devoir de vérié, tout le bien qu’ils pensent du nouveau ministre de l’intérieur. Je trouve que ce n’est pas mal. Mais il aurait été génial de de ne pas occulter le désordre qui a défrayé la chronique ces derniers jours dans notre pays. Et cela, en vue de mieux marquer l’urgence et la pertinence de la domestication des forces du chaos, véritables négatrices de la société démocratique. 

Ce que je désigne sous cette appellation, c’est la barbarie qu’incarnent ceux-là qui ont la promptitude doublée de la propension à recourir à leur propre justice en sapant la Justice. Il n’est que de réinvoquer le saccage des locaux de Walfadjiri, de Las ou encore de 24h Chrono pour exiger qu’on en revienne à une société civilisée.

Jamais dans notre mémoire collective, un culte de la violence n’a été aussi entretenu, voire impuni avec autant de laxisme. L’Etat a visiblement laissé faire, quelles que puissent être par ailleurs les objections qu’on peut opposer à ce propos. S’en suivirent des règlements à l’amiable au détriment d’un jugement durable.

Quelques foyers « maraboutiques » devenus inattaquables ( !) en vertu de leur caractère « dogmatique », se sont transformés, de fait, en sanctuaire. Ils entendent, de ce point de vue, vivre en marge de l’Etat quand ce n’est en Etat dans l’Etat. C’est cette perversion des ennemis de la liberté d’opinion qu’il faut anéantir de toute urgence au risque d’instaurer dans notre pays une justice des barbares. Cela constitue à mon sens le chantier le plus prioritaire dans le nouvel ordre de priorités parce qu’il est à la base de notre pacte social. Et sur ce point, je ne saurais pardonner le moindre manquement de notre Justice.

La légitimité du nouveau régime incarné par le Président Macky Sall se joue à ce niveau. Car si les Sénégalais ont chassé l’ancien opposant au pouvoir Abdoulaye Wade, c’est surtout à cause du fait que l’inégalité juridique de facto des citoyens était devenue trop criante pour être tenable. Quelques colonnes de fumée à l’immeuble Tamarro avaient suffi en effet à ameuter tout le gouvernement. Tandis que des Sénégalais sans défense tombaient sauvagement sous les balles d’hommes de tenue, le Président Wade regardait faire. Et les exemples font légion au point de ne pas nécessiter qu’on s’y attarde. A la suite des manifestations induites par la validation de sa candidature par le Conseil Constitutionnel, (faut-il le rappeler), l’ancien locataire du palais de la République fit une sortie inattendue pour dire qu’il considérait ces agitations comme une brise.

Il faut que tout cela s’estompe et que de nouvelles lumières soient jetées sur le traitement des citoyens. Cela passe nécessairement par la cessation de l’impunité et la fin des « sanctuaires » car on ne saurait admettre, non le fait, mais l’idée-même d’une République des privilèges. Aussi, l’urgence de l’interdiction des « milices maraboutiques » doit être remise au gout du jour.

Que les fauteurs de troubles n’aient point la liberté d’obtempérer impuniment à leurs instincts dévastateurs. Si la civilisation ne peut point les y contraindre, la cravache doit être en mesure de le faire. Car enfin ce pays n’appartient à personne !


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