Au coeur de la 125é édition du pélérinage marial de Poponguine
Il y a foule ce matin dans la petite commune de Poponguine, devenu grande, très grande au point d’étouffer de tous ces milliers de pèlerins. La masse bigarrée se dispute l’étroitesse des rues de cette zone tranquille que berce l’océan. Vendeurs, grilleurs de viande de porc, simples curieux venus observer ce petit monde en ébullition, fidèles catholiques pressant le pas, de nombreuses jeunes filles et de nombreux garçons visiblement enthousiastes, le pèlerinage marial est une véritable attraction.
Et dans cette ambiance de ferveur religieuse, se jouent et se fortifient des relations humaines. C’est le cas du jeune Adama, musulman, venu à la rencontre de sa copine, une jeune catholique. Pour se donner une petite quiétude au milieu de ce beau monde, le couple se retire au bord de l’océan pour s’ériger une place de choix au son des vagues. Adama est étudiant. Il vient de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Le pèlerinage est pour lui une occasion de retrouver celle qu’il porte dans son cœur. Mais les deux amoureux n’ont pas le monopole de ce semblant de paradis. Autour d’eux, toute une masse de pèlerins, les uns allant et revenant, les autres ayant le regard figé sur les vagues de l’océan comme s’ils les découvraient pour la première fois.
Adama et sa copine sont de cette catégorie-là. Sauf que l’attention du couple est moins captée par les eaux, tous deux s’étant mis face à face, se regardant timidement. On aurait dit qu’Adama a invité sa dulcinée sur ces lieux pour lui suggérer que le sentiment qu’il a pour elle est aussi infini que l’horizon bleu de l’océan qui semble se joindre au bleu du ciel, là-bas au large.
Au loin, sur le sable fin, résonnent des hauts parleurs amplifiant la voix de la messe. C’est à ce moment qu’arrive l’équipe du Cesti en partance pour Saly, lieu du séjour rural des étudiants de la deuxième année. Ces derniers se fondent ensuite dans la foule, après s’être répartis en équipe de trois : télévision, presse écrite et radio. Les premiers sont invités à filmer la messe tandis que les autres vont en reportage sur des sujets de leur choix. Les angles de traitement de l’information ne manquent pas : la grillade de la viande de porc, la messe, le contenu de la prière des fidèles catholiques, la vente à la criée etc. A treize heures, toute la collecte de données est faite. Les futurs journalistes et leurs encadreurs peuvent reprendre le bus en direction de Saly. La messe est dite.
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