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Le Gandiol en un CliC
Article : Vers le retour à l’ « état de nature » ?
La Grande Correspondance
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23 février 2012

Vers le retour à l’ « état de nature » ?

Chère  amie,

Je suis très enthousiasmé d’avoir pu te lire, j’ai envie de dire en un tournemain. Je suis aussi ravi d’être encore en vie ( !) parce que la mort est partout par ces temps qui courent au Sénégal. Nous avons un Président de la République qui avait argumenté qu’il ne peut plus se présenter pour un troisième mandat (voir ce lien). Et voilà qu’il se dédit si tenacement en martelant que jamais il ne s’était exprimé sur une chose pareille. C’est la preuve, soit qu’il n’est plus conscient de ce qu’il dit, soit qu’il ne tient pas ses paroles. Et quoiqu’il puisse redire, il s’est déjà dédit en banalisant la parole jadis sacrée, sinon respectée d’un Président de la République.

Quelques gens ridicules ont longtemps – peut être qu’ils déchanteront maintenant- soutenu que ce vieil opposant est un des plus illustres esprits éclairés au monde. A quoi ils ajoutaient presque avec la même passion zélée que le Sénégal a enfin un économiste brillant au volant.

Eh bien, laisse moi les prendre au mot. Ce même « juriste chevronné » qu’il « messianise » a dit devant une caméra qu’il a verrouillé la Constitution. Objecteront-ils que c’est l’avis frivole d’un non spécialiste ? Je dois les plaindre et je m’imagine mal comment ils ont pu dire pareilles sottises aux limites de l’hérésie. Dans un pays « normal », la vindicte publique les aurait peut être contraints à l’exil ou au silence perpétuel. Néanmoins, ils doivent leur salut aux mauvais temps qui font que la parole perd de plus en plus de sa valeur. Et pour ma part,  cela tient évidemment à une crise de plus en plus douloureuse de la pudeur dans mon chers pays.

Aujourd’hui qu’il s’est illustré si pitoyablement, voire si déloyalement, Abdoulaye Wade  n’a qu’à tirer sa révérence.

Dans ton courriel, je m’attendais que tu t’exprimes sur le cas Marine Le Pen, j’allais dire le phénomène Marine Le Pen. Comme son vieux de père, elle ressasse les mêmes arguments « anti émigration » et à mon avis rétrogrades. Je sais qu’elle n’est pas très aimée des Français, mais pas très détestée non plus. Je ne quitte pas les sondages une seule seconde : je suis comme si c’était chez moi. Parce que ce qu’il faut dire très brièvement, c’est ce que le monde devenu un gros village (mais pas dans l’acception de Marshall Mccluhuan)  est interconnecté à ce point que ce quand la France s’enrhume, tous les autres pays du monde sont amenés à éternuer.

C’est une donne pas très nouvelle qu’il faut prendre en compte. Je ne te fais pas une leçon en relations internationales, mais tu dois savoir que désormais rien n’est anodin, rien n’est insignifiant ; tout semble procéder d’un calcul.

Revenant au phénomène Marine Le Pen, je trouve, pour le dire un peu à la manière d’Emmanuel Todd (démographique et sociologue) qu’elle a le mérite de nous révéler cet autre visage  – parmi mille- de nombre de gens aux idées extravagantes.

Serais-je coupable d’ingérence ?

Je m’arrête là en attendant de te relire très vite !

 

 

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20. févr.
2012
Reportages
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Souvenirs, souvenirs: mon premier édito au Journal de Ngaye Méckhé !

Avec mes frères et sœurs du Le Phénix ,nous avons publié plusieurs articles dans le Journal de notre lycée. Ce fut une occasion de plus, c’est-à-dire après  Saint Louis-, de me frotter à l’écriture journalistique. Et ce fût un honneur – presque un sacre-, de signer le premier éditorial:

«Enfin !!! Nous y sommes arrivés !!!

Après de multiples tractations à n’en plus finir, le Phénix prend enfin son envol.

La période d’incubation a certes tiré en longueur, mais la détermination a triomphé .Il fallait surtout relever le défit pour échapper aux acerbes moqueries de ceux qui ne pouvaient croire à la concrétisation d’une telle idée.

Les moyens se faisaient rares, les documents aussi, mais l’espoir était permis. Grâce à la coordination et à la confrontation des idées, doublées de la perspicacité de nos encadreurs, nous avons pu éclore d’un Phénix. Cet oiseau légendaire de la mythologie antique a retenu notre attention par la force de son

 

extraordinaire don retenu par l’histoire .Il se brûlait pour ensuite, renaître de ses cendres plus beau que jamais. Partant vous serez bien aise  de comprendre toute l’essence de notre combat. Au travers de cet oiseau fabuleux, nous voulons symboliser la persévérance et le renouveau.

Dans ce contexte de créativité  et d’innovation nous étions  assez interpellés pour exprimer ce que nos esprits avaient mûri.

C’est ainsi que nous avons beaucoup traité d’études à travers nos colonnes. Mais aussi l’Actu, le Social, le Sport ne seront guère en reste.

Nous remercions tout particulièrement toute l’administration du lycée avec en tête M.le Proviseur pour leur appui sans failles.

Toute notre reconnaissance à la très charmante Mamie Fall pour sa complicité et sa compréhension Chapeau Mademoiselle….

Nous remercions aussi tous les gens qui de près ou de loin, ont apporté leur plume au plumage de votre Phénix. Nos colonnes vous sont ouvertes. Nous attendons avec impatience vos critiques, commentaires et suggestions pour bâtir ensemble le second numéro…

Le Phénix s’envole, envolons nous avec le Phénix.

Bonne lecture  !»

N.B : Hélas, nous nous arrétâmes à ce premier numéro. Depuis lors, je n’en ai eu aucune nouvelle. Je suis sûr que mes lecteurs de Ngaye Méckhé me diront ! Il faut ajouter que pour ce qui est de cette appellation ô combien parlante (le Phénix), l’idée est venue de mes petites soeurs Ndèye Fatou DIENG et Sokhna Ndira Tall qui tenaient abosulement à ce qu’il en fût ainsi. Ainsi, en fût-il !

Mes hommages renouvelés à ces braves demoiselles que j’ai retrouvées à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. C’est le plus joli cadeau que je puisse espérer du Ciel.

 

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Article : Une semaine à Ngaye Méckhé
Reportages
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20 février 2012

Une semaine à Ngaye Méckhé

J’écrivais cet article en Octobre 2007. Vous aurez compris que bien du temps a coulé sous les ponts très chers lecteurs. Depuis mon départ de Ngaye Méckhé, – en effet, je n’y ai passé qu’un an-, les nouvelles foisonnent pour me suggérer que beaucoup de choses ont changé. En attendant d’y retourner pour le constater « de visu », je vous propose à relire l’article. Il est vrai que beaucoup se sont offusqués du ton pensant que je noircissais leur Ngaye natal, mais qu’ils sachent que, moi aussi, je me reconnais bien dans ce joli joyau. Mes salutations respectueuses à toutes les personnes que j’y ai connues et avec qui j’entretiens d’excellentes relations. Hommage à elles et aux lecteurs qui se reconnaitront sûrement dans les lignes qui suivent.Ils peuvent réagir à l’adresse électronique (ousmaanegueye@yahoo.fr).


Ngaye Méckhé est quoiqu’on en dise « un gros village » sis à mi-distance de Saint Louis et de Dakar. Ici, nous n’avons point de fleuve ou de mer. Donc, ne parlons pas de brises maritimes ou fluviales, encore moins de pèche à la ligne ou de promenades sur la grève. C’est pourquoi ,la chaleur m’a accablé lors de ma première descente à Méckhé. Une chaleur déroutante, insupportable pour le petit Gandiolais que je suis.

Une terrible distance me sépare de ma nouvelle école. Celle ci se situe à l’est de ma nouvelle maison, Ndiob. Ndiob est un quartier somme toute paisible. Sauf que pendant la soirée,les gens subissent la dictature des ombres. Les chiens y aboient presque sans répit.

C’est avec beaucoup de regret que je remâche mon arrivée à l’Ecole de Méckhé ,j’allais dire mes premiers cours. Nous sommes le 22 Octobre 2007. Il est 8heures 23(heure locale). Je fis mon entrée dans une salle ,on ne peut plus modeste,propre tout de même. N’y connaissant personne et personne ne m’y connaissant , je dus regretter mon départ de Saint Louis où j’étais adulé ,protégé,gâté par les proches ,amis et camarades de classe. La solidarité chez les élèves a beaucoup retenu mon attention ainsi que l’absence d’outils pédagogiques comme une bibliothèque, une photocopieuse pour les élèves , une salle de gymnastique.

Les raisons de ma première altercation avec un de mes nouveaux enseignants tient assurément à cela. M.Ndao,en effet,rougit car je me suis étonné que nous fassions notre cours d’E.P.S en plein air : « Tu n’es pas d’ici toi? »,dit il. Ensuite ,il m’assimila à une femmelette car n’ « ayant pas offert de bonnes performances ». Mais , à mon sens ,ce n’était qu’une manière déguisée de corriger mon « insonlence »:oser dire haut ce que mes camarades pensent bas:l’arriération matérielle du Lycée de Méckhé.

Avec la venue de l’Internet, en  fin d’avril,je me sors peu à peu de ma « torpeur ». J’y suis aussi aidé par ma radio idéale,c’est-à-dire RFI.

Très petit dans ce gros bidonville,j’oublie peu à peu ma solitude,aidé en cela

par ma nouvelle bande de camarades de classe. Avec Baye Serigne Ndao,par exemple,nous allons siroter du « Café Touba » au garage appelé « Angal »(angle,quoi!!!).

La nouvelle équipe qui compose le Journal de notre lycée me tendit aussi une perche, celle de connaitre d’autres individus pour élargir mon groupe d’amis. Souvent ,nous passons chez Sokhna Ndir Tall, élève en Première L.

Vers la fin du mois de Mars ,je pus dire que mon intégration est effective avec la connaissance des 4 comme je je les appelle familiérement : Marième Ngom et Marième Dieng, Daba Sène et Sibérou Diop. Elles sont comme de véritables soeurs pour moi. J’ai aussi fait la connaissance de Cheikh Dieng (terminale L2) avec qui j’entretiens une douce complicité.

O!!!Pourquoi oublier le lundi à Méckhé?

Tôt le matin ,calèches, peugeots,vélos,femmes se pressant dans les allées du marché ,charlatans,caquètements de poules ,vendeurs de thiaf (arachides grillées),marchands à la sauvette,queues de charettes,de voitures:le décor est assez planté et c’est un euphémisme de le dire.

Les calèches ,les deux roues abondent ici. Ngaye Méckhé est aussi orphèvre en matière de cuir. Ce sont de très belles chaussures en qualité qui sont faites et les clients foisonnent(les dallu ngaay).L’élevage est bien présent ici et l’agriculture rare.

Les contingences « pullulent » ici. Pour un oui ou pour un non ,des fêtes sont accordées en vertu de n’importe quoi. Malgé l’ordre des administrations(CEM et Lycée),les élèves mènent la barque de leurs revendications .Par exemple,un projet d’examen blanc est remis dans les tiroirs à cause de l’hostilité des apprenants .La quasi-cohabitation du lycée et du CEM de Méckhé instaure une complicité entre les potaches des deux établissements .

La cloche sonne…Les professeurs s’empressent à rentrer en classe…Il faut que je parte….On se revoit,n’est ce pas très bientôt sur le Temps en images.

 

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Article : Lettre à Mame Abdou
Exercices d'analyse
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20 février 2012

Lettre à Mame Abdou

Grand-père,

Me serait-il permis d’espérer que cette interpellation ne vienne point importuner ton sommeil. Il est à n’en point douter que les convulsions qui secouent ton pays à l’heure actuelle sont loin de t’honorer. Toi qui fis de ta vie un combat acharné contre l’injustice, nous voici au summum de l’injustice.

Toi qui sillonnais le pays pour prêcher la bonne parole, voici que celle-ci se dérobe si invraisemblablement à nos autorités.

Toi qui assenais la vérité sans calculs politiques, voici que quelques infimes petits bouts d’hommes, sont prompts à la falsifier au nom d’avantages bassement périssables. Ils sont prêts à tout escamoter. Même si l’évidence s’imposait à leur regard, ils vont la nier en l’attribuant à une hallucination : tout ce qui existe est ce qui les arrange.

Au moment où je défie la nuit en t’écrivant ces lignes, car il est 3h25 minutes sur l’écran de mon ordinateur, j’entends encore la gorge nouée de l’imam Ibrahima Ndoye dont le talibé a été descendu. Le grand homme dont la voix se débat, articule mal son discours pour dire toute sa détresse.

Les parents du pauvre garçon pouvaient-ils pressentir que leur petit ne leur reviendrait plus jamais ? Pouvaient-ils penser qu’une balle ignoble aurait raison de la vivacité de leur rejeton ?

Ces questions sont aussi valables pour ceux de Mamadou Diop, de Mamadou Ndiaye et de toutes les autres victimes de ce troisième mandat tant convoité.

Mame,

Jamais régime n’a été aussi éloigné des populations avec qui il cohabite pourtant. Un nombre effroyable d’actes – des plus incroyables aux plus suspicieux – a été posé dans ce pays avec autant de constance. De dignes fils de la Nation ont trouvé la mort dans des circonstances inouïes et nous n’avons même pas eu le mérite d’en être amplement informés. Nous n’avons pas eu droit à une justice juste et vraie, encore moins à une enquête objective et transparente.

Et quand il s’agit de gens du pouvoir, la machine compassionnelle et la machine judiciaire se mettent aussitôt en branle. Je me souviens encore de cette scène quand une fumée se dégageait de l’immeuble qui abrite l’ANOCI . Le  Président de la République accourut sur les lieux dare-dare au secours de son fils de super ministre. Ce jour-là, une bonne partie du gouvernement fut mobilisée: le premier ministre, des membres de son gouvernement en plus des sapeurs pompiers sénégalais et  des forces françaises du Cap Vert.

Maintenant que des jeunes coupables de leur innocence tombent sur le champ des manifestions – consacrées par la Constitution -, ce même homme, très attendu, sortit de son mutisme pour qualifier toutes ces convulsions de « brise ». Pas même une parole courtoise et compassionnelle pour le coeur meurtri des parents des victimes. Pas même un engagement solennel pour dire aux populations sénégalaises que les policiers indexés répondront de ces accusations. Ousmane Ngom, le ministre de l’Intérieur agit comme s’il était lui-même sa propre police !

Mame,

Ces derniers jours fourmillent d’exemples patents pour constater deux Sénégal. D’un côté, des populations croulant sous le poids du coût de la vie, une injustice devenue légendaire à leurs yeux et de l’autre un groupe de privilégiés au dessus de la loi.

Grand-père,

Je ne suis pas assez candide : je sais que quelques bouts d’hommes seront tentés de m’infantiliser. Ils me ridiculiseront : « L’homme à qui tu t’adresses ne peut en aucun cas changer ton destin, décents sur le terrain ».

Mame,

Cet homme, cause de toute cette agitation n’a-t-il pas dit lui-même très jovialement : « J’ai bloqué le mandat à deux » avant d’ajouter plus loin que « je vous le dis sérieusement, je ne me présenterai pas »(voir vidéo). Il s’est même permis de donner un profil à son successeur : Le profil, c’est que ce soit quelqu’un comme moi, qui travaille beaucoup, intelligent, qui travaille, qui écoute les populations, qui aide les populations, qui a de bonnes relations internationales, qui représente l’Afrique (…) » en excluant Idrissa Seck. Le danger avec ce jeu c’est que l’actuel locataire du Palais puisse croire et continuer de croire qu’il peut s’autoriser à nous trouver un successeur. Mais, tout le problème tient à ceci : Abdoulaye Wade s’est toujours pris comme supérieur à nous. Sûrement, il doit se dire intérieurement que son intelligence nous dépasse, que nous ne le méritons pas en tant que Chef d’Etat.

Mame,

Ceux qui continuent de croire à l’arme du Ndiguel (consigne de vote) doivent enfin déchanter. L’agitation de ces derniers jours nous a prouvé (une fois de plus !) que ces jeunes qui manifestent ne sont ni manipulés par des partis politiques, ni téléguidés par un ndiguel : ils sont mus par la détermination de protéger leur Constitution.

Grand-père,

Le plus cruel dans ce diagnostic de la situation du Sénégal actuel, c’est que le Président de la République n’arrive toujours pas à comprendre la résolution des Sénégalais à le faire partir.

Mais, tu ne mériterais pas d’être associé à toutes ces turpitudes. Dieu seul sait pourquoi il t’a prit sitôt. Je m’arrête là sur ces lignes Mame.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Article : De retour à Gouyrène
Le Grand Entretien
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20 février 2012

De retour à Gouyrène

Gouyrène est un magnifique village qui dispute la poésie de la nature avec d’autres contrées comme Rickotte, Mame Ngor etc. Le village peut s’enorgueillir de sa masse de sables que vient balayer quelque fois le vent. Juste au pied de la dune, habitait la grande sœur de mon père, la très brave Fatou Gueye, que les intimes appelaient Fatorou. Il est de coutume chez les Peuls, d’attribuer un surnom aux enfants. Selon la tradition, le privilège est donné aux grands-mères ainsi qu’aux grands-pères. Le plus clair du temps, ce sont des surnoms quelque peu farfelus, mais qui ne laissent jamais de transpirer de l’affection.

Ici, à l’instar des autres villages du Gandiol, on pratique le maraîchage, sans oublier que le milieu est très favorable à l’élevage. Manifestement, Gouyrène jouit de la complicité de la nature. Il fait partie de ces villages là dont les terres sont encore arables.

A notre passage, le moment est à la saison des oignons. Mais cela n’empêche qu’à Gouyrène, les habitants cultivent aussi des carottes, choux et navets comme vous pouvez le voir sur ces images et cette vidéo.

Toutefois, interrogés sur le prix, les maraîchers expliquent qu’il n’est pas très élevé. Cela rappelle des résonances bien révoltantes : l’année dernière, il y a eu beaucoup de pertes parce que l’oignon trouvait rarement des acheteurs, voire des acheteurs à bon prix.

Comme le reste des Sénégalais, les Gandiolais, en particulier les Gouyrénois, s’activent bien dans la campagne électorale afin d’apporter des améliorations à leur quotidien. Il faut rappeler que celui-ci n’est pas très reluisant. La jeunesse, du moins une bonne partie, n’a pas d’emploi. Certains jeunes n’ont pas hésité à franchir l’atlantique. Cela a donné lieu à des pertes humaines considérables.

L’électricité qui était annoncée depuis quelques mois reste toujours une promesse. Si les poteaux électriques sont légion, il faut dire que les villageois comptent encore sur la coopération du clair de lune !

 

 

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Article : Chronique: La grève sans l’aimer
Exercices d'analyse
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16 février 2012

Chronique: La grève sans l’aimer

Les temps sont bien à plaindre très chers lecteurs ! Depuis plus de deux mois, l’Université est prise dans une sorte de bourbier où elle semble plus que jamais engluée. Les enseignants désignés responsables de cette perfide comédie rechignent à être indexés comme les lampistes.

Néanmoins, il sera difficile pour eux d’échapper à cette étiquette. Car d’un côté, ce sont les « bellicistes » qui ouvrent les hostilités tandis que de l’autre, ils sont les « pacifistes » qui jouent aux sapeurs pompiers. Etant – par définition – les initiateurs de cette grève, ils rejettent tout sur la face de l’Etat en martelant aux étudiants qu’ils ne veulent pas que l’année soit blanche. Mais enfin, elle est d’ores et déjà noire : un semestre entier en pure perte (sauf pour les enseignants bien sûr !) tandis que l’autre se débat pour échapper à la voracité des dieux !

Si le parfait coupable de ce désordre universitaire est innommable, les victimes, par contre, sont connues. Ce sont ces milliers d’étudiants qui s’interrogent aujourd’hui sur l’avenir de leurs études et qui ne demandent qu’à reprendre les cours.

J’ai entendu quelques d’observateurs accuser le contexte politique d’avoir installé un climat réfractaire à tout dialogue. Je les ai même entendu tonner que la seule chose qui vaille en ce moment précis aux yeux des politiques est d’arriver à échapper aux mauvais temps. Ceux-là qui ont balayé quelques prétentieux bouts d’homme, vous vous en souvenez à coup sûr chers lecteurs, se prenant pour le nombril du monde.

Quoi qu’il en soit, ce qui est sûr, c’est que l’année est prise en étau entre deux dieux comme je l’ai écrit récemment. Il y a un autre discours, sinon perfide, à tout le moins aux limites de l’argutie voulant tout imputer à ce que certains appellent la » cupidité des enseignants ». Hélas, les étudiants qui devaient le déjouer semblent les plus enfoncés dans cette sournoise calomnie. Comment les étudiants de l’UCAD peuvent-ils se donner le culot de bloquer les portes de l’Université aux enseignants ? Parce qu’ils sont les responsables de leur malheur ?

S’il y a un acteur à blâmer dans toute cette histoire, c’est l’Etat. S’il n’est pas prêt à donner suite aux engagements faits au SAES, pourquoi alors les a t-il pris ? Pour moi, c’est là où gît tout le problème !

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Article : Ma Nathalie à moi
Exercices d'analyse
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10 février 2012

Ma Nathalie à moi

Je republie cet article que j’avais mis sur mon blog le 23 Novembre 2010. Je me plie  de nouveau à cet exercice tant il est vrai que la Nathalie de Radio France Internationale continue de drainer des foules considérables de passionnés. A la découvrte d’une non inconnue !

Précision, beauté du verbe,  fabuleuse habilité à annoncer puis séparer les titres à la Une, un trop de perfection dans la diction, subtilité dans la manière d’interviewer les invités, la liste serait très loin d’être exhaustive si on me demandait de décrire l’étonnante Nathalie Amar.

Cette enchanteresse voix qui prend d’assaut le micro de Radio France Internationale à 17heures (t.u) abrège mes siestes, si incontournables soient- elles. Elle était préposée au journal international de midi où sa séduisante voix se joignait à celle non moins envoûtante de Stéphanie Shler pour parcourir les « journaux américains ».

Nonobstant mes occupations et l’étroitesse de mon temps libre, je n’entendais point la rater. Après un bref « zapping » sur les radios sénégalaises pour écouter les titres à la mi-journée, je m’empressais d’  « éterniser ma fréquence » sur la 99.7 FM (fréquence de RFI à Gandiol, Saint-Louis du Sénégal).

Sa mutation à la grande édition des 2 heures du non-stop de l’actu sur RFI a chambardé mon agenda quotidien. Il m’est arrivé tout récemment de reporter mon jogging, de tendre mon oreille de 17h à 19h pour déguster mon plat  « Nathalie Amar » de tous les soirs.

Jean Legrand, le ci-devant présentateur de l’émission « Le Club RFI » m’a un jour conseillé de demander à Nathalie où est ce qu’elle a appris à parler. Serait- il lui aussi subjugué par le l’irrésistible charme de la diction de cette grande dame ? Il aura le temps peut- être de nous éclairer un jour.

Quand, lors de notre seconde émission sur RFI, nous l’avions invitée, le charme qu’elle exerçait déjà sur moi ne fut que grandissant. J’en eus presque le souffle coupé, quand résonna sa voix pour répondre à Jean : « Bonjour Jean … Souvent-même ! ». Vous aurez dans quelques jours l’extrait de l’émission avec Nathalie Amar en cliquant sur l’onglet indiqué ci-après.

Si jusque là mon propos souffrait d’une imprécision malgré toutes mes insinuations, laissez-moi alors vous dire là où je veux en venir : Nathalie Amar me fascine, sa voix me tyrannise.

Mon rêve de grandissime passionné du journalisme est un jour de travailler à Rfi, mais surtout aux cotés de la Nathalie Amar à moi.

Elle vient élargir le très immense cercle de journalistes dont les prestations n’ont eu de cesse de peupler mes rêves d’adolescence et encore d’adulte.

Mon esprit effleure sûrement des noms dont la postérité pourra se glorifier et tirer fierté : Laurent Sadoux, Alain Foca, Anne Toulouse, Pape Touré, Souleymane Jules Diop, Mamadou Ibra Kane (RFM, Sénégal), Malick Bâ (ancien de Walfadjiri (Sénégal) et encore et encore Maimouna Ndir (RTS, Sénégal).

Me reprocher d’objectivité en énonçant ces noms, c’est accepter sciemment de faire couler sa salive inutilement. Car, bien sûr, je vous  donne à voir mon monde de journalisme, tel que je le pense.

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Article : Le Gandiol en un CliC: un défi
Qui suis-je ?
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9 février 2012

Le Gandiol en un CliC: un défi

C’est ensemble, avec un groupe de jeunes garçons, que nous avions quitté notre petit village à la conquête du monde. Monde de la connaissance, monde des savoirs, bref de tous les savoirs. Comme exprimé dans La marche du temps, nous étions tous animés par la fougueuse envie de tendre la corde du sauvetage à nos parents. Ceux là qui croupissent toujours, de l’autre coté, là-bas et non loin, à Gandiol, dans la grisaille du quotidien.

Quand ce n’est pas de nuit, ni d’aube, c’est de jour, de plein jour, sous le Soleil d’Afrique, que nous travaillons sans relâche pour la cause finale. En un mot, elle peut être contenue dans cette expression : le sens de l’humanisme.

Nous sommes très loin de réfléchir l’image d’un îlot fortuné par le paysage quand l’environnement qui nous entoure reflète la misère. Nous entendons, partout et pour tout, porter les idéaux de notre terroir oublié, les crier vers la direction de tous les vents avec le même enthousiasme, la même détermination et la même conviction.

Dans cette quête passionnée de la justice et de la reconnaissance, j’ai été accompagné de plusieurs amis aussi motivés que votre serviteur. D’aucuns comme Mouhamed, sont allés jusqu’au mur, l’ont heurté et en ont payé de leur vie tout court. D’autres ont sinon, décroché, à tout le moins lâché prise.

Loin de cette conviction ébranlée, réduite tout simplement au néant, malmenée par tant de démotivations, je suis encore là, net et raid, au coin de la Toile. Je ne m’entends pas forcément virtuel. Je suis aussi sur le terrain, au cœur du Gandiol, non pas pour des bains de foules, mais quand même à la prise avec la grogne populaire.

Dans ce blog Le Gandiol en un clic, il s’agit de passer en revue l’actualité du Gandiol, de l’analyser, de la commenter, mais aussi et surtout de publier les articles d’autres Gandiolais valeureux dans le monde, de les faire parler, de les porter à la connaissance du grand public. N’hésitez pas à nous écrire (page contacts) pour controler ensemble l’historicité de notre terroir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Article : Dans les rues du Gandiol..
Qui suis-je ?
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9 février 2012

Dans les rues du Gandiol..

Chers lecteurs, je vous donne à lire (une fois de plus) cet article que j’avais rédigé il y a bien longtemps. Il relate de choses qui me tiennent beaucoup à coeur. Un écrit empreint de tristesse où je me revois dans les rues paisibles et poétiques du Gandiol. Quand je le rédigeais, je sentais les souvenirs de « dans les rues de Colobane » d’Aminata Sow FALL me peser.

Nous étions une dizaine d’enfants, insoucieux de l’air du temps dans les rues de Dégou-Niayes. Nous nous précipitions, tous les matins, sauf les jeudis et vendredis à nous rendre à l’école coranique d’OustazDjibril, non loin de nos demeures. Nous composions un formidable groupe d’amis : Magatte Sow, Souleymane, Mamadou Seybatou, Mouhamet Ba, Issa Malal Sow, Daouda Hadjel…

Cette impressionnante école était notre trésor commun. Nous adorions notre maitre .Mais aussi redoutions sa colère parce qu’il était d’une méchanceté indescriptible. Il ressemblait à bien des égards à Thierno(le maitre dans l’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane) Il lui arrivait de tremper longuement une branche, parfois un arbuste dans un sceau d’eau pour rendre notre correction plus cruelle. C’était pour s’en servir lorsque nous commettions des fautes qu’il ne voulait point nous pardonner.

Notre Thierno avait un fils d’une rare impertinence. Parce que nous étions des élèves et n’avions aucune possibilité de faire entendre nos voix protestataires, nous continuions d’être les victimes de ce fils-pécheur impénitent. Ce dernier écrasait nos crânes de coups de théières et nous n’osions pas rouspéter. Nous dévorions les versets coraniques inscrits sur des planchettes de bois, assis à même le sol ou parfois sur des nattes, les lendemains de pluies abondantes.

Hélas, de ces doucereuses relations, le vieux temps fera autrement.

Magatte Sow est devenu commerçant dans un grand magasin à Dakar. Daouda Sow et Mamadou Seybatou partagent leur temps entre les activités maraichères et maritimes. Souleymane « bouge » dans le « petit commerce » en tant que boutiquier ou vendeur à la sauvette», Issa Malal a carrément disparu des « écrans radars », Mouhamed dont le rêve est supposé heurté une vague au fond de l’Océan atlantique, ne donne plus de nouvelles.

Hélas, même les chemins sinueux de la brousse que nous empruntions pour nous rendre chez Oustaz sont devenus si impraticables, si austères. Ils sont dénués de toute note poétique et rien n’enchante sur cet espace morne et terne. La propension de la nature humaine à s’interroger devant le mystère, l’imperceptible me hante. J’ai envie de m’exclamer et de demander à cet espace: Qu’as-tu fais au ciel? Pourquoi il te traite si indifféremment ? Si cruellement ? Et l’envie me perce encore de me demander et de demander à mes condisciples : Pourquoi le temps nous a dispersés si vite? Pourquoi Mouhamed nous a faussés compagnie si tôt ?

Mon entente avec Magatte Sow intriguait même nos parents. Nous ne nous séparions jamais. Nous échangions nos habits. Et c’est en mourant de rires que nos mamans respectives remettaient nos « garde –robes » en ordre. Néanmoins, les relations avec Mouhamed sont restées les plus marquantes.

Hélas, Mouhamed !!! Tu es parti sur la pointe des pieds.

Je n’ai pas eu le temps de te regarder en face et de marteler que tu comptais pour moi. Aujourd’hui, quand je repense à ces images de petites querelles enfantines dans lesquelles les condisciples disputaient tes faiblesses et profitaient de ta naïveté, je ne peux que laisser couler des larmes de regret. Savaient-ils que ce doucereux « don de la nature » à qui ils cherchaient querelle et parfois qu’ils rouaient de coups, allait être arraché à leur affection quelques années, quelques années seulement, au sortir de l’école coranique ? Surement, non. Car ils n’ont pas eu le temps de faire leur repentir et de te dire « pardon ». Mais Mouhamed, je sais que tu n’avais pas besoin qu’on t’extirpe ce « pardon » ; tout dans ta nature conspirait à le donner car tu n’as jamais promu le mal. Tout comme le reste de la bande que nous composions avec toi, tu étais mû par l’obstination de tirer tes parents du cercle vicieux de la monotonie du quotidien où l’économie de substance ne subsiste même plus au long cortège des besoins domestiques.

Tout comme le reste de la bande, le traumatisme de la réussite sociale rôdait autour de toi. Car notre fierté commune était d’incarner la fierté des parents qui se sont mus entre ciel et terre pour notre épanouissement. Tu as goûté aux métiers les plus damnés de la terre. De l’agriculture pour laquelle les villageois se réveillent en pleine lune défiant les vagues de froid à la pêche maritime où on passe des semaines accrochés à un maigre fil des flots de l’Océan, tu as fait ce que tu pouvais. Les vagues de ce même Océan auront raison de ta fougue et de ta détermination. Mon cœur a chaviré le jour où cette tragique nouvelle est venue par je ne sais plus où, m’informer que tu es parti à jamais. Des témoignages fort bien fondés en sont malheureusement fort bien révélateurs. Un pêcheur rapporte t’avoir vu une dernière fois t’affairant sur la rive. Et lorsque la nouvelle se propagea qu’une pirogue transportant des « clandestins » venait de chavirer, sa conclusion ne tarda point : Mouhamed est mort.

Tout dans mon existence s’embrouilla. Brouille, nuages, morosité, « lugubrité », mélancolie, tristesse… tout renvoie au champ lexical de malheur ! Ta disparition si inattendue crée dans mon cœur meurtri un espace qu’aucune jouissance ne peut combler : il t’est réservé cher frère.

Sache que je ne t’oublierai jamais. Fatimatou, El Hadj, je tiens à eux comme jamais je n’avais qu’eux. Ils sont les uniques souvenirs à la mémoire de l’esprit de sollicitude et de courage en quoi se résumait ta vie. Nous acceptons ce sort si particulier du destin car sommes convaincus que ce Dieu qui t’a créé sans notre consentement, t’a repris sans notre volonté. Nous prions, du fond de ta sépulture si solitaire, que le Seigneur des mondes te comble de bienfaits et fasse de toi une âme paradisiaque par le simple motif que c’est Celui Le « Pardonneur ».

L’avènement de l’école française à Mboumbaye Gandiol me retira des mains d’Oustaz Djibril. Pour ma mère, il fallait aussi en cette fin nostalgique de l’année 1995, entrer en Classe d’Initiative(C.I).Il ne serait jamais assez de remercier cette « wonderful woman » qui représente tout pour moi. Elle symbolise à mes yeux la persévérance, l’amour du bien-faire, la détermination. C’était un choix qui allait transformer ma vie. L’ambition et la détermination qui animaient ma mère pouvaient s’appréciaient à l’aune du défi qu’elle venait de relever : s’opposer aux croyances collectives qui assimilaient l’espace scolaire comme le terreau par excellence de l’acculturation, de la perte d’identité et de la foi islamique. Néanmoins, Dégou-Niayes n’échappait pas à cet argument illusoire de l’instinct conservateur. Il n’était pas un village d’exception. A l’instar de beaucoup de ruraux, mes voisins avaient la promptitude d’adopter une position manichéenne pensant les valeurs bien ancrées dans la culture peule comme étant exclusivement les seules et admissibles et celles de l’Occident comme inacceptables. Mais la nature ne saurait accentuer cette cruauté d’opinion : ces gens ont bien fait de changer de fusil d’épaule, (« d’esprit ») en l’espace de quelques années seulement. Aujourd’hui on constate un fort taux de scolarisation et une propension à l’ouverture dans tous les sens.

Notre nouvel établissement flambait très neuf. Il dévorait tous les rêves et toutes les passions des enfants qui souffraient de la curiosité de connaître les secrets du Français.

L’école de Mboumbaye reste encore gravée dans nos souvenirs. De mémoire d’élève, jamais un établissement scolaire n’aura été tant soucieux, tant intéressé par les questions pédagogiques et sociales qui interpelaient ses élèves. C’est pourquoi, même à la sortie de celle-ci en 2001 après le CFEE, nous avons continué à entretenir de formidables relations avec nos ex-enseignants. Je ne peux pas chasser de mon esprit, je n’essaie même pas, car certain que ce sera vain, les années de bonheur que nous avons passées dans cet établissement. Des noms défilent encore dans ma tête : M. Daouda Sow, M. Khalifa Sy, M. Babacar Niang et d’autres et d’autres encore…

Je m’étais pris d’une amitié sans bornes avec Daouda. Après le départ de M. Fall qui nous avait alors en classe de CE1, Daouda est venu poursuivre avec nous à partir du CE2 et cela jusqu’au CM2.Le charme de notre consécration à la sortie du primaire est surtout facilité par le soin méticuleux qu’il apportait à nos cours. Il est des premiers à nous avoir habitués à l’exercice passionnant de l’attention portée à l’actualité. Il avait institué une rubrique appelée  « Quoi de neuf ? » inspirée de celle de Sud FM (une radio privée sénégalaise,).

De plus, Daouda nous gavait de culture générale jusqu’au risque de nous la faire vomir, tant nous n’en manquions point ! Vers la fin des cours, il posait la fameuse question  « A quoi je pense ? » C’était un passionnant exercice suscitant curiosité et ouverture. Comment oublier    la « boite aux lettres » ? C’est dans celle-ci où nous plongions des bouts de papier portant des questions sur des choses qui nous dépassaient. Chaque semaine, il dépliait ces papiers et tâchait de satisfaire à notre passion de connaissance.

Il portait sur moi une attention toute particulière. On eût dit qu’il me connaissait bien avant son arrivée à Mboumbaye. Oh que non ! Il me rendait visite chez moi ainsi que ses collègues. Il me donnait le goût de l’apprentissage et nourrissait mon rêve de perforer. Même après mon départ de l’école élémentaire de Mboumbaye, les mêmes relations entretenues avec la même intensité.

C’est pourquoi, je n’ai point hésité à chercher à lui rendre service et à mériter cette attention. C’est ainsi que j’ai connu les siens à force de visite et de courtoisie. Ces derniers habitent Fass Ngom, un beau village sis à quelques encablures de la ville de Saint-Louis du Sénégal.

Ces moments ont imprimé sur le cours de mon existence des traces indélébiles. Quand je rencontre ces vieux amis, ces anciens camarades de classe, ces inoubliables condisciples de l’école coranique, ces enseignants de l’école de Mboumbaye, ces parents du Gandiol et d’ailleurs, mon amour-propre en sort toujours grandi. Cela me ramène toujours à une exigence de modestie et à une attitude de reconnaissance. Tous ont marqué un moment de ma vie et quelque soit le statut et le rôle que le destin peut m’assigner, ce sera toujours de bonne guerre qu’ils s’en réclament. Cette réalité est encore beaucoup plus accrue et plus valable au Gandiol. Le type de socialisation qu’on y pratique n’implique pas seulement la famille nucléaire (père, mère et enfants), mais aussi la famille composée (celle au grand complet) et même tous les voisins. De sorte que tous les villageois participent à punir et récompenser les attitudes de n’importe quel enfant sans que cela crée des tensions en général.

Au regard du brillantissime passé que j’ai eu au Gandiol avec des amis que je ne vois presque plus,je ne peux que me laisser emporté par ces souvenirs si nostalgiques. Je vous replonge dans ces moments inédits. Je vous donne à voir ce passé (qui ne passe pas comme dirait l’autre). Une écriture pleine de tristesse, je l’avoue. M’est revenu à l’esprit, sans vraiment le vouloir, le texte d’Aminata Sow Fall, dans les rues de Colobane.

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Auteur·e

L'auteur: Ousmane Gueye
Journaliste, blogueur, passionné de TIC et de sciences politiques

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