Je m’interroge !
L’éternel observateur de l’arène sociale de mon pays que je suis n’est jamais lassé de s’interroger, jamais découragé, non plus à renouveler cet exercice. L’interrogation qui taraude mon esprit est à la mesure de l’ampleur de la curiosité que j’en ai.
En effet, je ne cesse de chercher à comprendre toutes ces flopées de « transhumance politique » et de « transhumance journalistique » pratiquement tous les jours au Sénégal. Nous avons du mal, vraiment du mal à suivre nos jeunes journalistes. Ils escaladent l’escalier de la pratique avec une irrégularité telle qu’on s’y perdrait. Escalier ? Le terme semble on ne peut plus inadéquat car l’évolution de ces jeunes, je ne la vois pas sous forme de progrès. Phénomène dont je ne constate l’existence que chez nous : la forte mobilité des journalistes dans la sphère médiatique. Dois-je la regretter ? Loin s’en faut. Je n’en suis heureux que trop !
Toutefois, si cette forte mobilité fascine, elle n’en est pas moins répulsive. Je me demande les ressorts auxquels on doit le sens de ce phénomène qui semble échapper aux mailles de mon filet de sempiternel interrogateur de la réalité sociale de mon pays. Certes, comme nous l’a bien appris un professeur en relations professionnelles en « Sociologie des Organisations », le plus souhaité et souhaitable dans un parcours professionnel est cette capacité à changer de poste, de lieu de travail, bref à être mobile au moins tous les cinq ans. C’est à l’aune de cela que l’on juge la capacité de quelqu’un à s’acclimater aux nouveaux contextes de travail. Voilà ce qui est érigé au rang de « vertu professionnelle ».
Cette forte mobilité des journalistes, et si on tachait de l’appréhender d’un prisme capitaliste ? Le marché du travail est caractérisé par une très rude concurrence entre les groupes de presse. La concurrence nourrit, alimente cette mobilité. Jusque là, point d’incompréhension, je ne me perds pas encore.
Là où subsiste une zone d’ombre, c’est dans l’exacerbation de cette mobilité un peu à la manière de nos ministres. Mieux, je peux dire non sans exagérer qu’il nous rend la tache ardue, ce journaliste-là qui a la bougeotte professionnelle facile, qui fait la ronde de tous les groupes de presse. Il devient difficile de le suivre. Ce fait, je ne le constate pas dans les médias occidentaux. Du moins, s’il y est présent, alors il est l’exception faite à la règle.
Dans cet article, je voudrai la position de chaque journaliste pour m’éclairer la lanterne par rapport à ce phénomène migratoire non-stop.
Nos intellectuels, du moins une bonne partie d’entre eux, n’échappent pas à cette règle. Ils sont les champions de la transhumance. Pour un oui ou pour un non, ils sont prompts à changer d’opinions, à se dédire pour ne plus avoir à en redire.
Autant d’interrogations qui oppriment ma petite cervelle !