Bush reparle encore de lui !
Je le pensais retranché au tréfonds de son passé macabre ! Tant l’ignominie et la barbarie des actes qui émaillent sa présidence heurtent encore la conscience des gens éclairés.
Je le pensais épouvanté. Et comme sous l’effet d’un tonnerre, aller sauver les oreilles de sa conscience qui devrait être abasourdies par les cris et les appels de détresse de tous ces Irakiens dont il a ruiné la vie.
Je le pensais enfin refugié dans l’épaisse couverture du silence pour ne jamais faire face au tribunal de l’histoire. Loin s’en faut !
Le Georges Bush d’hier n’a pris aucune ride. S’il refait surface sur la petite lucarne, c’est pour réaffirmer son cynisme : « J’ai pu faire ici et là quelques erreurs, mais je suis un homme satisfait ». Veuillez bien prendre la mesure de la gravité de ses allégations : il ne parle pas de bourde ou de bévue, encore moins de fautes, mais juste d’erreurs.
Bravant l’ordre de l’Onu, de nombre de pays, de l’humanisme, cet homme a envoyé ses militaires tuer des milliers d’innocents Irakiens au nom d’une prétendue saisie d’armes nucléaires dont Saddam serait le détenteur. L’onde de choc excède le rayon dans laquelle on peut la confiner. En effet, au-delà des pertes humaines inestimables, ce sont les conséquences au plan sociologique qu’il faut pointer. Le quotidien irakien fourmille d’attentas à la bombe et pas seulement à chaque lever de Soleil sur cette poudrière. On nous annonce des morts tous les jours, comme si la vie peut se monnayer à une vulgaire pièce d’argent, comme si la vie de ces pauvres gens ne vaut plus la peine d’être vécue. Dressés les uns contre les autres, se toisant en chiens de faïence, Chiites, Sunnites et Kiurdes semblent avoir juré de ne plus se faire la paix. Certes, on nous objectera, d’un ton coupant, que ces rivalités sont préexistantes à l’invasion américaine et lui seront survivantes. Je ne disconviendrais pas de ça, assurément.
Néanmoins, la présence, l’immixtion et l’ingérence américaines ont, à mon humble avis, accentué les tensions à leur paroxysme.
Après avoir échoué à combattre Oussama Ben Laden et sa bande, il s’est cru peut être dire, par la voix de sa conscience, qu’il fallait simuler une mise en scène sur l’Irak pour assouvir sa soif de vengeance. Et même là, c’est un constat d’échec, à ce que je sache. Echec car il a monté les honnêtes gens, sensibles à l’humanisme, contre lui, échec car la disparition de Saddam Hussein ne sera jamais l’expression de la disparition de l’image que la postérité aura de lui.
Et là, je partage absolument l’avais de BBY de Jeune Afrique, dans sa chronique « Ce que je pense ». Si la Cour Pénale Internationale veut bien nous faire montre de son bien-fondé et de sa crédibilité, elle n’a qu’à se saisir de l’affaire de ce Bouche et lancer un « mandat d’arrêt international » à son encontre.
Ainsi, comprendrons-nous que celui prononcé contre le Président soudanais Oumar El Béchir n’est pas une farce, encore moins un sursaut d’orgueil d’un tribunal monté pour policer les Africains. Mais bien une instance sérieuse soucieuse d’une justice équitable reproductible comme exemple partout dans le monde.
C’est seulement après cela que nous serons enfin convaincus que sur cette planète, il n’est pas admissible qu’il y ait des criminels qui nous narguent en s’en revendiquant noir sur blan dans les pages d’un livre !