Ousmane Gueye

Ma « Renaissance africaine » à moi !

Je ne cesse de me demander ce qui expliquerait la propension de certains Chefs d’Etat africains à vouloir faire du bruit autour de leurs réalisations, sinon imprimer leur passage terrestre dans ce monde ?

La polémique sur la scandaleuse  statue de la « Renaissance africaine »-du moins, à mon sens- n’a pas encore fini d’enfler que s’installe le « festival mondial des arts nègres ». Je n’ai rien contre cette idée de célébrer nos valeurs, de les proclamer et mieux, de consacrer-mais ce n’est qu’une constatation  comme a dit l’autre- l’importance de l’homme noir dans l’histoire et la marche de la planète. Au contraire, je l’appuie, je la salue. Mais si seulement, le contexte économique et social l’autorisait !

Les populations vivent avec étonnement l’inflation des prix, leur volatilité sur le marché donnant toujours sujet à inquiétude. La poche du « gorgorlou » (le débrouillard en Wolof), se troue à mesure que les conditions sociales de notre vie deviennent agressives.

La saga des transhumances bat son rythme au son des campagnes politiques à n’en plus finir sur les candidatures que certains étiquettent de « problématiques », voire d’ »impossibles ». L’arène de la scène nationale donne à voir des gens prompts à tout défendre au mépris des bonnes manières et des vertus républicaines. Où va la masse de personnes cataloguées « analphabètes » si celle qui proclame sa sagesse et son « intellectualisme » se réduit à suivre, plutôt qu’à montrer le chemin, à s’enlaidir dans de faux débats au lieu de se bonifier aux yeux de l’opinion commune ? A quoi se résumerait le « métier d’intellectuel » chez nous ?

A quelle réponse devrais-je me fier si on me demandait de dire succinctement ce que les intellectuels de mon continent- y compris de mon pays- ont initié comme début de solutions à l’inflation des prix des denrées alimentaires de première nécessité ? A la présidence à vie comme Laurent Gbagbo veuille le montrer ? A l’opacité dans la gestion des deniers publics  puisque l’Afrique est honorée à en être le porte –étendard de ce vice démodé ?

Mieux, au problème de solutions à y apporter, s’ajoute mon incrédulité profonde : je ne sais qui croire et en qui avoir foi. Cet « athéisme politique » pour paraphraser l’autre, me ronge l’esprit d’autant plus que j’y suis conforté dans l’expérience et la vie de tous les jours. Bon nombre de chefs d’Etat dévient de la trajectoire indiquée par leurs programmes politiques pour sombrer à jamais dans l’entêtement et l’inconséquence une fois aux affaires. Ils ne s’en remettront qu’extirpés du pouvoir afin de répondre à l’injonction de la justice, aux interrogations musclées de patriotes frustrés à la lumière de la déstabilisation de Tandja au Niger. Et curieusement, les candidats populaires- je veux dire ceux de la rue- excellent le plus en illustrant ce propos ».

Vous rappelez- vous le lynchage médiatique autour de l’érection de la « basilique notre dame de la paix » de Houphouët Boigny qui disait la mettre sur pied pour honorer le Vatican dont une bonne partie des fidèles n’étaient pas convaincus de la valeur de la bâtisse à ce moment de torpeur de l’économie ivoirienne ? « Le bélier ivoirien » se défendra en disant qu’elle a été financée par sa sœur et lui-même. Mais là n’est pas le problème : il s’agit que nos dirigeants sachent bien gérer. Car ériger ce monument à ce moment difficile de la marche de la Cote d’Ivoire est la meilleure manière de prouver qu’il ne savait pas échelonner l’ordre des priorités ? Ce seul couac dans sa politique le disqualifiait déjà des hauteurs républicaines ?

Vous rappelez-vous la création du « monument de la renaissance africaine » ? Sûrement, oui car il ne sera pas si facilement enfoui dans nos mémoires et dans les vôtres ! Si l’Afrique doit renaitre, elle n’a pas besoin de le matérialiser sur une statue de plusieurs dizaines de milliards de Francs CFA. Elle n’a pas besoin de tout ce gouffre financier qui peut servir à d’autres fins encore plus essentielles. Chaque jour que Dieu fait, des hommes et des femmes se réveillent sous ce Soleil d’Afrique, et malgré la maigreur de leurs moyens et leurs capacités physiques, morales et intellectuelles, se tuent à réussir et à résister à la mort. Avec comme seules armes leur abnégation, leur courage, leur bravoure, leur impassibilité, leur dévouement, leur incorruptibilité, leur sens du devoir et du travail bien consciencieux, ils refusent la facilité et l’oisiveté. A mon avis, si on aide ces gens à réussir, si on jette un coup d’œil sur les populations défavorisées et accompagne celle plus ou moins favorisées, alors on participera à la « Renaissance africaine ». Car ces valeurs que certains s’évertuent à domestiquer encore, sont bien les nôtres : celle d’une Afrique intègre.


Lettre ouverte à la Communauté Internationale

Ce qui est entrain de se passer en Cote d’Ivoire et que de pauvres gens essuient silencieusement est inadmissible. Attendrons nous qu’on nous ouvre les yeux pour constater cette boucherie abjecte qui y commence à faire ses débuts ?

Les Ivoiriens ne méritent pas le sort qui leur est réservé au sortir de l’élection la plus chère au monde puisque ayant mobilisé de faramineuses sommes d’argent et mieux, d’énormes efforts. Après plusieurs rencontres, négociations et autres concessions, Laurent Gbagbo n’a pas hésité à s’attaquer à ses propres concitoyens qui, pourtant, l’ont supporté pendant son long règne de 10 ans en attendant une sortie de crise.

L’ancien grand démocrate- je devais en douter- s’est ravalé au rang du plus piètre potentat. Certes, il part avec le désavantage de ne pas être le seul à ramper en si bas étage tombant des extraordinaires hauteurs d’homme d’Etat. Staline a déjà affaibli notre capacité à nous étonner.

En effet, après avoir miroité ses contemporains d’un projet socialiste- il était plutôt socialicide », Staline a vite bifurqué avec une étonnante rapidité vers la folie faisant plus ou moins 20 millions de morts en Russie.

Laurent Gbagbo ne vaut plus rien. Encore, faudra –il ajouter que ses belles années passées au pouvoir vont sombrer dans la décrépitude. Il quittera l’appareil étatique auquel il s’agrippe comme un aveugle titubant, cherchant un appui. Son secret ne tient qu’à un maigre fil : c’est à lui qu’obéissent les chars, mitrailleuses, kalachnikovs et autres vils hommes prompts à monnayer leur dignité.

Il ne doit pas se douter qu’il est un avec ses acolytes contre près de 6 milliards à souhaiter de nos vœux que la légalité reprenne le dessus sur la boulimie d’un ancien démocrate.

Il nous dira, lorsqu’extirpé du fauteuil présidentiel, par où est passé le très regretté journaliste dont Gbagbo n’a pas voulu, du moins c’est la compréhension que j’en ai, aidé à ce que la disparition soit mise au clair.

Pour ce faire, nous devons l’extraire par la force des armes car décidément elle est la seule à pouvoir lui faire entendre raison. Il a fait la sourde oreille à tous les appels pacificateurs de l’O.N.U, de l’U.E, des Africains à leur niveau seulement et de bien d’autres gens. Comme l’a dit une journaliste lors de la dernière émission « Internationale » sur RFI à la ministre française, on ne peut pas tabler sur des mesures à long terme pour un problème qui fait des victimes presque chaque jour.

A ce compte-là, les pauvres ivoiriens qui se perdent et perdent leurs proches ne peuvent pas supporter encore que des bassesses du lendemain viennent s’ajouter à celles de la veille.

C’est un appel d’humanisme que je vous lance pour qu’ensemble, nous coupions court à ce début de boucherie en Cote d’Ivoire. Nous ne pouvons pas vivre paisiblement et observer mourir des gens innocents. Notre paix ne peut pas se savourer à coté d’une exposition de cadavres. Que Laurent Gbagbo parte et que la Cote d’Ivoire reste. Vive la République !

Ousmane Gueye


A la conquête du savoir

A la conquête du monde

Ensemble, nous étions un groupe de très jeunes garçons que rien ne pouvait démotiver, à nous être engouffrés dans la voie de l’aventure. Ensemble, nous nous étions jurés de ne jamais revenir les esprits bredouilles.  Petit sac, tantôt en bandoulière, tantôt sur le dos, nous nous étions éloignés des cases paisibles de notre petit village Dégou-Niayes.

Celui-ci que nous avons quitté voilà plusieurs années maintenant nous taraude cruellement. S’il nous arrive d’y revenir, c’est pendant les vacances, grandes, moyennes et petites et aussi les jours fériés surtout.

C’est alors seulement que ce propos d’Amadou Hampaté Ba me revient « Citoyen de partout… originaire de nulle part ». Je suis d’une ethnie très connue pour sa mobilité légendaire. Je suis incapable à ce jour de vous retracer tout le parcours effectué par mes aïeux jusqu’ici.

Hélas, aujourd’hui, je ne retrouve plus les camarades de classe avec qui j’ai fait mes premiers pas à l’Ecole élémentaire de Mboumbaye. S’il m’arrive d’avoir de leurs nouvelles, c’est très rare ma foi. On ne peut observer la marche irréversible du temps sans succomber à l’emprise de la forte puissance dont il est doté. Qui pourrait le mettre en ordre dessus-dessous ? J’aimerais que toutes ces merveilleuses années qu’a connues mon enfance et ces beaux jours renaissent aujourd’hui !


Le « métier » de délégué d’étudiants à l’UGB

Difficile tâche que de devoir tous les jours penser aux pansements des « plaies estudiantines ». C’est à ce regard que je vous convie cette semaine. Lisez ma dernière chronique sur le site du journal Lecampus.Copiez cette adresse puis veuillez bien la coller sur votre barre des adresses et vous y serez

https://www.lecampus-ugb.info/index.php?option=com_content&view=article&id=215:chronique-l-le-metier-r-de-delegue-&catid=32:mouvements-syndicaux


Difficile quotidien des Gandiolais du Sud

Dans le starting-block des contrées les plus arriérées de l’Afrique, le Gandiol se situe assurément en bonne place. Certes, les prévisions et autres pronostics prémonitoires ne le donnent pas gagnant, mais le créditent quand même de réelles chances de vaincre. Rappelez-vous. Dans nos articles précédents, nous vous parlions d’un manque d’eau fréquent et de l’inoccupation à Gandiol. Aussi, faudrait-il préciser que les maux dont nous traitons ici, ne concernent pas tous les Gandiolais répartis sur plus de 27 villages ou presque.

Les villageois qui souffrent le plus de l’arriération et de l’oubli de l’Etat résident plutôt dans la partie Sud de la communauté rurale. Celle-ci s’étend sur des milliers de mètres carrés. Ici, la présence de l’Etat ne se fait surtout sentir que lorsque les chefs de village réclament les impôts et font le tour des maisons pour el foncier.

Le reste du temps, les gens sont laissés à eux même : cultivateurs, pêcheurs, éleveurs, commerçants s’échinent à se maintenir en vie du jour au lendemain.

En outre, la seule voie de communication terrestre est une route cahoteuse indigne de notre époque qu’un ami n’hésite pas à assimiler à la « route de la mort ». Elle est la seule qui relie les villageois à la ville de Saint-Louis. Il suffit qu’une voiture traverse pour que s’élève vers le ciel un nuage de poussière. Si cette route résiste, c’est uniquement pendant la saison sèche. Les eaux hivernales la balaient avec une voracité indescriptible.

Dans tout le Gandiol, je ne peux noter que deux postes de santé dignes de ce nom. Je dois y mettre un petit bémol quand il s’agit de parler de celui de Dégou-Niayes. Drôle de poste ! Il s’y poste certes des agents de santé qui doivent veiller sur les villageois. Toutefois, ce qui affecte mon sens critique réside dans ceci : le poste n’est pas ouvert tout le temps alors que le soin qu’on doit apporter aux éventuels malaises des habitants n’attend pas. Malheur à celui-là qui sera réveillé par une quelconque maladie dont la gravité commande une évacuation rapide.  S’il en arrive le cas, on dépêche le patient sur Saint-Louis. Encore, faudrait tomber sur un moyen de transport ! Les taximen garent leur voiture vers 22 heures. Au-delà, à Gandiol Sud, quasiment pas de véhicules sur la circulation.

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Drame dans le Gandiol

L’effroi a encore frappé ces derniers jours à Gandiol. Les villageois ont envoyé à terre celui qui l’a déjà été. Hélas, c’est par un de ces jours fatidiques que le très jeune Moussa Kor Sow a rendu l’âme. Il était très engagé dans els activités des « Navétanes »( tournois de foot-ball pendant les grandes vacances au Sénégal). Toujours présent à l’appel de la jeunesse, l’homme à la caquette rouge s’en est allé au printemps de la vie.

Que le destin s’est fait contradictoire ! Moussa avait choisi le métier de puisatier entre autres pour subvenir à ses besoins dans un Gandiol où la cherté de la vie n’est plus uns secret. Hélas, le puits qu’il creusait s’est effondré sur lui à la troisième journée de construction. Enseveli, Moussa en sera déterré sans le moindre souffle.

Le moyen par lequel il assurait sa subsistance s’est retourné contre lui pour signer son arrêt de mort. Cette disparition juvénile a causé une profonde consternation ici au Gandiol. La mort dans l’âme, les villageois l’ont porté à sa dernière demeure ce mardi 14 Décembre aux environs de 18 heures.

Ainsi le cas de Moussa vient s’ajouter à al liste macabre qu’on enregistre ici. D’autres gens se sont ensevelis de la même façon. Le métier de puisatier n’en est pas moins le plus ardu et risqué.

Ce jeune père de famille laisse derrière lui une progéniture fragile et désolée. L’enfant que porte son épouse ne verra jamais hélas celui qui est pourtant son géniteur. Comme quoi, la vie n’est pas forcément assimilable à un film. Dans ce dernier, la vie dure connait toujours un merveilleux dénouement. Mais Dieu n’est pas un réalisateur.

Que la Terre de Sowène (son village d’enfance) lui soit légère.


L’Afrique fait peine à voir !

J’ai pesé et soupesé tout le poids de ce titre,  de crainte de le voir trop avilissant. Hélas, comme le rappelle fort bien éloquemment ce proverbe peul : « On ne peut masquer la lumière du ciel de la paume de sa main quand le Soleil décide d’éclairer la Terre ». Mieux, on ne peut empêcher le cours des choses lorsqu’elles décident d’exploser car trop contenues depuis des millénaires. La Cote d’Ivoire fait pitié à voir aujourd’hui. Si j’ai pu m’attendre à des prises de hauteur de la part des chefs d’Etat, ce fut moins chez les Africains et hélas, je ne peux chasser ma conviction qu’il en demeurera ainsi à l’avenir. Certes l’hirondelle ne fait pas le printemps, j’en conviens absolument. Néanmoins, ce sale ballet de bassesse politicienne dont Laurent Gbagbo est le seul piètre acteur n’est pas malheureusement un cas isolé. Il ne fait que grandir le trop-plein de lots de mésaventures, de déboires, d’événements honteux qui jalonnent l’histoire des régimes politiques africains.

Dès les premières heures de la Françafrique, nous avons montré notre qualité d’être des malléables et des manipulables à merci. Si la République garde encore son sens étymologique, ce serait dans des cas dont nous nous échinerons à prouver l’existence, mais croyez moi : ce serait en vain !

Nous sommes le seul continent où la pauvreté gagne  de plus en plus du terrain à mesure que nos richesses s’accumulent. Nos terres regorgent immensément de ressources, nos populations croulent sous le terrible poids de la misère. Dans bon nombre de nos Etats, la liberté d’expression et d’opinion se définit dans notre capacité à chanter nos gouvernants, à leur cirer les bottes, à leur tisser des dithyrambes  sans répit. De là, une nature dualiste construite selon un principe manichéiste : ou vous vous rangez du coté du pouvoir, vous êtes sauvé, ou vous vous invoquez votre droit à la différence, vous êtes pris pour un ennemi. D’un coté, ceux qui ont tous les pouvoirs et en vivent, de l’autre, ceux qui n’ont point de pouvoir et en meurent !

Où sont nos armées républicaines quand des hommes assoiffés de pouvoir s’agrippent à l’appareil étatique ? Souvent armées claniques qui ne jurent que par un dévouement absolu et aveugle aux humeurs et fureurs des gouvernants, nous n’en savons que trop à là où ça nous a menés ! La démocratie est un vœu pieux en Afrique. Elle y semble perdre son sens étymologique pour ne signifier que « gouvernement d’un homme sur un peuple » et non « gouvernement du peuple ». A mon avis, nous avons beau remplir les salles de l’ENA, les écoles de formation et d’administration, une immense inculture démocratique populaire continue d’entretenir la vie dure dans nos cités. Nos candidats sont rarement choisis par la pertinence et l’opportunité de leurs programmes, mais triés sur le volet pour l’enrichissement individuel qu’ils peuvent nous procurer. Nous jetons notre dévolu sur tel et tel autre selon la proximité parentale, sentimentale qu’on a de lui ou selon tout simplement son groupe ethnique. Notre pratique démocratique épouse les contours d’une démocratie irrationnelle sinon d’une démocratie tangiblement inexistante tout court.

La plupart de nos politiciens souffrent d’intelligence et de manque de hauteur démocratique. Comme l’affirme clairement Ndayigicariyé dans son article  Les schémas incomplets de la démocratie africaine, nous avons des « candidats plus préparés à gagner qu’à perdre ». Devant l’inculture démocratique des populations qui y perdent tout leur latin, les programmes de nos candidats ne sont le plus souvent qu’un tissu de promesses extravagantes.

Nos chefs d’Etat rivalisent de longévité comme si le nombre d’années passées au pouvoir dénotaient d’une incroyable sagesse. Dans le starting-block des concurrents, nous retrouvons Momar Kadhafi, Eyadema et  Omar Bongo qui, au regard des « performances de longévité » ne stimulent décidément aucune rivalité tant ils ont excellé en leur genre. Avoir une fois confié les reines de l’UA à celui qui dirige la Lybie depuis 1969 est une terrible provocation contre-exemplaire sous tous les rapports. Khadafi a vécu aux mêmes temps que les Senghor, les Houphouët Boigny, les Oul Dada, vit toujours avec les lointains successeurs de ces derniers et semble n’être point dérangés à vivre encore avec les futurs petits fils de nos Chefs d’Etat actuels. Qu’a t- elle de magique, d’extraordinaire, notre pratique démocratique africaine ? La question me taraude.

A quand un réveil des populations africaines ? A quand un tribunal spécial pour condamner les usurpateurs d’urnes qui puisse faire jurisprudence ? Les maux dont souffre l’Afrique sont profonds et pour reprendre Touraine, « On ne change pas la société par décret ». Il nous faut plusieurs centaines d’années à mon avis pour forger un nouveau « homo africanus » éloigné des économies extraverties, puisant sa force créatrice des racines africaines, ouvert à la marche du monde, et qui en venant au « banquet de l’Universel », pour reprendre Senghor, aurait quand même et enfin, quelque chose à proposer et non plus, à se voir imposer. C’est cette Afrique-là, sous un Soleil matinal pleine d’espoirs, que je souhaite de tous mes vœux. Je suis sur que nous pouvons y arriver. Et cela commence par épurer notre continent des politiciens de mauvaise foi qui partent aux élections, victoire à la main !


Guillaume Le Grand

S’il ya un acteur sorti au dessus de la mêlée, c’est bien Guillaume Soro à mon avis. Il est le plus visible acteur que la crise ivoirienne a vraiment grandi, et ça, depuis l’ouverture des négociations ayant mené à la plus chère des élections au monde pour un pays dit « en voie de développement ». Cette basse manigance qu’opère Laurent Gbagbo, on l’aurait attendu de l’ancien rebelle Guillaume Soro. O que Guillaume sait déjouer les pronostics les plus prémonitoires ! Hélas, Gbagbo ne mérite pas à mon avis tout ce qu’on a dû dire sur sa personne, l’affublant de l’appellation trop élogieuse de grand démocrate. C’est très vilain, la manière dont le camp du Président sortant ivoirien veut usurper la victoire à Alassane Ouattara. Il pouvait chercher loin, donner des explications, pour tromper l’opinion au moins. Mais invalider les bulletins provenant du Nord où on note le plus d’électeurs « Ouattara » si l’on en croit quelques voix entendues ça et là, est une manière très claire et très flagrante de rester encore au pouvoir. C’est alors seulement que sa longue présence à la tête de l’Etat (sans la moindre élection) affecte mon sens critique. Je me demande donc qu’elles en été les raisons ? Alassane Ouattara n’en est pas moins grandi aussi par ces derniers soubresauts politiques dans son pays. Je me dis que rien ne l’empêchait de demander aux Ivoiriens de se soulever, de ruer dans les brancards, d’occuper la rue pour le départ de celui qui veut mourir au pouvoir apparemment. Il pouvait agiter les tensions ethniques dans un pays qui ne veut plus en entendre parler, tant le sujet est devenu une poudrière qui peut exploser à tout moment. Heureusement, l’ancien premier ministre de Houphouët Boigny a su prendre des hauteurs d’homme d’Etat, je dirais même d’humain tout court. Il a prêté sermon dans une correspondance épistolaire et dites, qu’est ce qui pourrait le retenir à rameuter les foules vers un lieu précis où il pourrait s’autoproclamer purement et simplement. Hélas la crise ivoirienne ne nous rappelle que trop que la fin de l’inféodation des pouvoirs législatif et judiciaire à l’exécutif n’est pas pour aujourd’hui. Très rarement, une élection organisée dans notre Afrique a causé des problèmes. Hier au Kenya, aujourd’hui en Cote d’Ivoire et demain ? Les Africains éclairés par la lumière du patriotisme et de la justice doivent penser à asseoir un appareil juridique indépendant pour penser sur le sort de tous ces hommes d’Etat ou politique têtus, obstinés et obnubilés par le pouvoir, qui nient toutes les évidences des verdicts électoraux quand le peuple ne veut plus d’eux. Une justice indépendante doit se pencher sur le cas de la Cote d’Ivoire très vite et décider du cas Gbagbo. C’est un seul individu avec son camp contre plus de 6 milliards d’individus au monde. Si ensemble, nous décidons qu’il doit partir, alors il partira assurément. J’ai entendu une journaliste dire que Gbagbo ne doit pas obtempérer devant l’injonction de l’ONU à quitter le pouvoir parce que la justice ivoirienne est indépendante. Bon sang, La Cote d’Ivoire s’est bien entendue avec l’ONU pour ses élections et comme convenu, elle doit s’expliquer à chaque fois que de besoin sur sa politique. A mon avis, même si Gbagbo doit quitter, ce serait trop facile qu’il parte comme ça, comme il était venu. Il faut qu’il dise à al communauté internationale pourquoi il a voulu faire la sourde oreille devant tous ces messages provenant de partout et qui le suppliaient de tirer sa révérence. Je juge très indécent, au moment où le débat fait rage sur la légitimité de sa « réélection » qu’il se précipite à être réinstallé au pouvoir. San aucune honte, il a fait face aux caméras et micros internationaux pour avoir encore un mot à dire. us de la mêlée, c’est bien Guillaume Soro à mon avis. Il est le plus visible acteur que la crise ivoirienne a vraiment grandi, et ça, depuis l’ouverture des négociations ayant mené à la plus chère des élections au monde pour un pays dit « en voie de développement ». Cette basse manigance qu’opère Laurent Gbagbo, on l’aurait attendu de l’ancien rebelle Guillaume Soro. O que Guillaume sait déjouer les pronostics les plus prémonitoires ! Hélas, Gbagbo ne mérite pas à mon avis tout ce qu’on a dû dire sur sa personne, l’affublant de l’appellation trop élogieuse de grand démocrate. C’est très vilain, la manière dont le camp du Président sortant ivoirien veut usurper la victoire à Alassane Ouattara. Il pouvait chercher loin, donner des explications, pour tromper l’opinion au moins. Mais invalider les bulletins provenant du Nord où on note le plus d’électeurs « Ouattara » si l’on en croit quelques voix entendues ça et là, est une manière très claire et très flagrante de rester encore au pouvoir. C’est alors seulement que sa longue présence à la tête de l’Etat (sans la moindre élection) affecte mon sens critique. Je me demande donc qu’elles en été les raisons ? Alassane Ouattara n’en est pas moins grandi aussi par ces derniers soubresauts politiques dans son pays. Je me dis que rien ne l’empêchait de demander aux Ivoiriens de se soulever, de ruer dans les brancards, d’occuper la rue pour le départ de celui qui veut mourir au pouvoir apparemment. Il pouvait agiter les tensions ethniques dans un pays qui ne veut plus en entendre parler, tant le sujet est devenu une poudrière qui peut exploser à tout moment. Heureusement, l’ancien premier ministre de Houphouët Boigny a su prendre des hauteurs d’homme d’Etat, je dirais même d’humain tout court. Il a prêté sermon dans une correspondance épistolaire et dites, qu’est ce qui pourrait le retenir à rameuter les foules vers un lieu précis où il pourrait s’autoproclamer purement et simplement. Hélas la crise ivoirienne ne nous rappelle que trop que la fin de l’inféodation des pouvoirs législatif et judiciaire à l’exécutif n’est pas pour aujourd’hui. Très rarement, une élection organisée dans notre Afrique a causé des problèmes. Hier au Kenya, aujourd’hui en Cote d’Ivoire et demain ? Les Africains éclairés par la lumière du patriotisme et de la justice doivent penser à asseoir un appareil juridique indépendant pour penser sur le sort de tous ces hommes d’Etat ou politique têtus, obstinés et obnubilés par le pouvoir, qui nient toutes les évidences des verdicts électoraux quand le peuple ne veut plus d’eux. Une justice indépendante doit se pencher sur le cas de la Cote d’Ivoire très vite et décider du cas Gbagbo. C’est un seul individu avec son camp contre plus de 6 milliards d’individus au monde. Si ensemble, nous décidons qu’il doit partir, alors il partira assurément. J’ai entendu une journaliste dire que Gbagbo ne doit pas obtempérer devant l’injonction de l’ONU à quitter le pouvoir parce que la justice ivoirienne est indépendante. Bon sang, La Cote d’Ivoire s’est bien entendue avec l’ONU pour ses élections et comme convenu, elle doit s’expliquer à chaque fois que de besoin sur sa politique. A mon avis, même si Gbagbo doit quitter, ce serait trop facile qu’il parte comme ça, comme il était venu. Il faut qu’il dise à al communauté internationale pourquoi il a voulu faire la sourde oreille devant tous ces messages provenant de partout et qui le suppliaient de tirer sa révérence. Je juge très indécent, au moment où le débat fait rage sur la légitimité de sa « réélection » qu’il se précipite à être réinstallé au pouvoir. San aucune honte, il a fait face aux caméras et micros internationaux pour avoir encore un mot à dire.


Dégou-Niayes: de l’Eau en charrette

Dégou- Niayes : De l’eau en charrette

De l’eau en charrette à Dégou-Niayes, ce n’est pas l’amorce d’un conte pour enfants. Du tout. C’est bien une réalité dans ce petit village sis à quelques kilomètres à vol d’oiseau dans la région de Saint-Louis du Sénégal. La chronique du sabotage de la destinée de cette magnifique contrée ne date pas d’aujourd’hui. En effet, depuis déjà bien des mois, l’eau des robinets ne coule plus et la caboche des femmes n’est taraudée que par la folie de trouver le liquide précieux, devenu si rare pour les villageois.

Le problème qui s’ajoute à celui du tarissement des robinets est que la bonne eau est très rare.  Les habitants s’accommodent de celle des puits, qui même si elle n’est pas propre, n’a pas de salinité du tout. Curieusement, cette eau « sucrée » est difficile à trouver elle aussi. Pour plus d’une cinquantaine de ménages, il n’existe qu’un puits autour duquel s’affairent de très braves demoiselles et dames. Les hommes y viennent peu. Et s’ils y viennent, c’est pour aider le plus souvent à transporter l’eau en charrette, cas peu probable, en voiture.

Un cas assez attendrissant est celui des femmes qui se réveillent à 4 heures voire 5 heures du matin pour espérer trouver de l’eau dans les robinets et elles y arrivent très difficilement.

On ne tarit jamais sur une tragique mésaventure qui arriva à des villageois habitant à quelques mètres de Dégou-Niayes. Ils auraient, selon des sources bien avisées, consommé une mauvaise eau des puits. Il s’ensuit une mort encore restée dans l’esprit des gens.

A l’heure où les autres régions demandent à être intégrées dans la mouvance des nouvelles des technologies, à l’heure où l’internet tend de plus en plus à abolir les distances et effacer les espaces, les habitants de Dégou-Niayes ne demandent qu’à avoir de l’eau propre de robinet et voir leur village électrifié.


Cruelle altérité:

Cruelle altérité

Trainant nonchalamment sa carcasse sous l’énorme poids de sa quarantaine d’années, Mbomi Yida Innou a le regard rivé vers l’horizon. On eut dit que quelque chose d’extraordinaire distrait son attention. Quelque chose d’on ne peut plus curieux se passe en ce lieu subjectif dont il est le seul à pouvoir observer les événements ambiants.

Chaque geste exprimé et chaque parole articulée traduisent l’énorme fossé qui le sépare des autres L’indolence de ses déplacements se mesure à l’aune de sa nonchalante marche et de la lenteur qu’il apporte dans la réponse à mes questions. S’il sort de chez lui, c’est pour faire le tour des rues de son quartier et revenir à son poste habituel : couché sur son lit et fixant du regard les quatre murs de sa chambre.

Toutes paroles adressées à ceux avec qui il partage la même maison est souvent vite réprimée : injures, youpi, moqueries, sabotages… Cette cruelle moquerie vient quotidiennement lui rappeler sa vraie nature. Et pourtant, sa vraie nature, il ne doit point en avoir honte : Mbomi Yida Innou est désœuvré.

Il ya longtemps qu’il vendait des papiers à usage des boutiquiers à Dakar. C’est avec cette maigre somme d’argent qu’il trouvait satisfaction à ses besoins : cigarettes, papier à tabac, rizla…

Maintenant, les temps ont vraiment changé. La cruauté du destin s’est brutalement abattue sur lui, tel l’effet d’un tonnerre. Il jeta alors son dévolu sur la consommation de l’alcool pour l’y noyer. Rien n’y fit.

Sans aucune résistance, ouvert à tous les dangers, la maladie l’attaqua.

A son sortie d’hôpital, après quelques semaines, je le revois à Saint-Louis où je l’ai connu et rencontré pour la première fois. Cette exclusion sur le marché du travail, il se la remâche avec de terribles ressentiments. Il se désole de n’avoir pas fait de longues études afin d’espérer mieux que ce que lui procure sa cruelle condition de vie. « Je n’ai même pas de permis de conduire », dixit Mbomi Yida Innou.

A la lumière de ses déboires, d’autres jeunes, moins âgés que lui, croupissent dans la désolation au sein des quartiers de Saint-Louis et des villages environnants.

Au Gandiol, à part le commerce et la pêche dont on peut minorer le poids actuellement sur l’économie locale, il ne reste que l’agriculture qui s’offre comme ultime recours. Cette activité ne manquait point de bien nourrir ses hommes. De toutes les contrées du Sénégal et même de la Guinée, arrivaient des jeunes à la recherche du travail.

Hélas, la poussée de la salinité mit un frein à la fertilité des sols. Il n’y en a que quelques centaines d’hectares à en être épargnés. Encore, faudrait-il préciser que c’est pour le moment ! Car la salinité avance inexorablement.

Ainsi, on a connu de fortes vagues de départ à l’exode rural vers les régions de Thiès, Dakar, Louga, Casamance etc. Même celles de la sous-région ne sont pas en reste. L’appétit de réussir suscite la tentation à tout. On note la présence de Gandiolais en Mauritanie et en Gambie surtout. Ces pays ont des fleuves dont les eaux sont réputées poissonneuses.

Dégou-Niayes ne sort pas du lot. Peu de jeunes alimentent la chronique du quotidien de ce village. Les autres  sont partis traquer la substance ailleurs. Pour ne pas sentir que le temps avance, ils s’adonnent aux jeux de cartes et à des causeries nocturnes, parfois jusque tard dans la soirée.

Ces drames silencieux dont l’écho ne va pas plus loin de l’esprit dans lequel on les ressent, meurtrissent pourtant et désolent toujours. Ajoutés à la non-électrification de la contrée et à un manque monstre d’eau propre (lire de « Dégou-Niayes : L’Eau en charrette »  sur ce même blog), les villageois crient leur malheur. Mais, ils ne sont presque jamais entendus. Chaque campagne électorale qui passe est un revers enregistré pour eux. Ma foi, ils sont tout temps dupés par des politiciens véreux qui leur promettent monts et merveilles avant de repartir dans leurs belles voitures.