De quoi l’actualité libyenne est-elle révélatrice ?
Sidi Lamine Niasse est un homme généreux et plein d’idées. Il n’a jamais lésiné sur ces dernières quand il s’est agi de défendre l’essence du Sénégal, je veux dire ce qui fait la colonne vertébrale de notre pays. L’admiration que ses combats citoyens font en moi est imparable.
Je le revois encore braver l’interdiction étatique de marcher sur la place Valdiodio Ndiaye. Il avait bien raison de manifester sa colère dans un pays qui a bien prévu dans sa constitution, le droit d’exprimer son irritation et sa joie.
Sauf erreur de jugement de ma part, la création de Walfadjiri par ce combattant aguerri de la liberté de presse participe de cette détermination à exprimer son opinion sur la marche du Sénégal. Quand bien même sur beaucoup de points je ne suis pas d’accord avec lui quant à la façon de traiter l’information, je le trouve positif dans l’ensemble.
Sa proposition alternative de trancher le dilemme Wade par référendum, je la trouve irrecevable. D’abord parce qu’il existe une loi et elle doit bien mise à contribution à cette fin-là. Ensuite, parce qu’il ne peut être acceptable d’offrir une faveur, une exception juridique à un homme qui n’a été et ne sera jamais une exception en matière de vertu dans ce pays. Enfin, parce que le Président Abdoulaye Wade ne peut à lui tout seul tenir tête à ce pays qu’est le SENEGAL. Je crois savoir qu’il est bien judicieux de rappeler le nom de notre pays parce que bien de concitoyens semblent l’oublier : nous sommes au SENEGAL, terre bien bâtie avec une culture démocratique intrinsèque.
Qu’on ne moque pas de nous : Abdoulaye Wade doit se plier à la volonté constitutionnelle quand les gens du Conseil auront pris leur décision. A Dieu ne plaise qu’on veuille du mal à ce pays qui nous a éduqués, entretenus jusqu’ici.
Nous devons tous travailler au départ de Wade s’il est jugé qu’il ne peut plus se présenter. Je suis étonné de voir ce vieux Monsieur insister avec autant de fougue et de détermination pour briguer, pour la troisième fois les suffrages des Sénégalais. Après presque douze ans au pouvoir, je ne suis pas certain qu’il puisse regarder ses concitoyens dans les yeux et leur dire : « Faites-moi réélire ».
Mais, dans ce pays de toutes les exceptions, il n’est pas exceptionnel qu’un tel homme, après moult combats démocratiques, chuter dans la déchéance politique.
C’est très peu de dire que Dakar manque vraiment de grâce ces derniers temps. En dépit de la promesse du Président Wade de rétablir l’électricité en Septembre, la ville continue toujours de vivre dans le noir, même en plein jour.
La non-tenue de la promesse présidentielle vient une fois de plus prouver que son rapport à la parole publique est des moins ponctuel. Ce n’est pas un commentaire. Loin s’en faut. Il nous a bien montré, lors de son discours du 14 Juillet dernier en effet qu’on peut promettre une chose et en suivre son contraire par la suite.
Voilà assurément pourquoi ceux qui n’avaient point cru à sa parole martelée au cours de son discours-rappelons qu’il était bien attendu sur ce point- ont bien eu raison.
Un tour sur quelques lieux à Dakar prouve bien que le courant électrique n’est pas au rendez-vous à Dakar. Il y a bien des heures depuis que je voulais mettre en ligne cet article. Hélas, c’étaient sans compter avec les coupures. Croyez-moi : je me suis empressé pour m’assurer que je puisse bien y arriver.
Un jeune commerçant gandiolais nous fait part de sa colère : « J’ai tout perdu Ousmane ». Les coupures intempestives ont mis en mal son réfrigérateur l’autre jour. Il a fallu qu’il le répare, dit-il, à 70.000 frs CFA. Il s’est gâté encore hier, confie t-il. Il se lamente de devoir revoir le réparateur et débourser par suite. Et tout cela, sans évoquer la viande qu’il vend et qu’il gardait dans ce réfrigérateur : « Tout s’est abîmé », conclut-il.
Cerise sur le gâteau : les embouteillages sont là à Dakar. Tout semble au ralenti.
C’est avec une grâce étonnante que le très jeune griot peul a accepté notre requête puisque nous lui avions demandé de nous entretenir du sens du mariage chez les Peuls. Tout en le remerciement chaleureusement pour sa générosité, nous vous proposons cet entretien :
Que signifie le rôle du « baabo », littéralement le père dans la tradition du mariage chez les Peuls ?
– Ousmane, je te remercie pour avoir posé cette question car elle revêt une immense importance.
Par le passé, il existait la relation de parenté entre des frères et des sœurs dont les parents partagent le même père ou la même mère. Cela existe encore aujourd’hui. Quand je veux donner la main de ma fille à quelqu’un, je désigne un de ces frères-là comme étant le père d’emprunt de ma fille, histoire d’honorer et de renforcer la relation de parenté. Ce frère qu’on désigne comme le papa de ma fille donnera la main de celle-ci en lieu et place du vrai papa que je suis.
Après avoir donné la main de ma fille, la famille et les voisins vont lui remettre des cadeaux. Mais, puisque ce dernier doit offrir le taureau qui sera égorgé au nom de son rôle de père d’emprunt, il lui sera donné la somme pour l’acheter.
Que signifie le rôle du « yummo », littéralement le père dans la tradition du mariage chez les Peuls ?
Cela procède de la même logique que le rôle du « baabo ». Il sera attribué à une fille, ou femme (au besoin) dont nos deux mamans respectives partagent le même père ou la même mère. Tout comme ce qui est attendu du « baabo », le « yummo » fera la même chose, à quelques nuances près. C’est une sorte de commerce. C’est pourquoi, de nos jours, le rôle de « yummo » n’est plus confiné dans le cercle familial. Mais il est élargi à tous les membres de la société. On peut l’attribuer à quelqu’un au nom de l’honneur qu’on veut lui rendre, ou tout au moins, au nom d’un apport considérable en biens matériel qu’on attend de lui.
Que signifie le rôle du « gorgol », littéralement le père dans la tradition du mariage chez les Peuls ?
La relation de « gorgol », c’est celle qui lie le fils d’un frère à la sœur de ce dernier. De cette relation particulière, il ressort que l’enfant est le fils de la sœur et que cette dernière est son « gorgol ». Ce rôle aussi a subi de fortes emprises de la modernité. Il n’est plus seulement concentré au niveau du cercle familial, mais peut est attribué à quiconque au nom du bénéfice qu’on peut espérer en retour !
Quant à la « jeekiraado » ou « cuddoowo », c’est elle qui offre les pagnes à la mariée. Ces pagnes servent à couvrir le visage de cette dernière comme il est exigé lors du mariage. Leur accès est interdit à une veuve, une divorcée aussi. La « cuddoowo » viendra donner un nom au futur bébé attendu du couple qui vient de se marier. Cette prérogative lui est reconnue.
Parlez-nous du « lal »
Par le passé, quand on annonçait le mariage d’une fille, sa maman achetait beaucoup de paquets de sucre et les distribuait aux voisins et parents. Le jour du mariage, ces derniers vont lui donner de l’argent et des cadeaux- qui peuvent être des bassines, des pagnes…
Le jour venu, les membres de la famille d’où part la mariée, étale des pagnes. Maintenant, c’est plutôt des nattes. Voilà ce qui est appelé « lal ». C’est sur ces nattes ou pagnes que les cadeaux seront reçus et les noms de ceux qui les ont apportés seront ostensiblement cités.
Quid du « caayo » ?
C’une veillée nocturne autour de chants à l’honneur de la mariée, faite à la veille de son mariage.
Quant au « Kakargol », c’est une façon de préparer la mariée à sa nouvelle vie conjugale. Lors de cet instant solennel, elle sera injuriée par les femmes qu’elle a trouvées là. Par ces moqueries et quolibets, on lui apprend à préparer la rivalité avec ses potentielles coépouses.
Entretenez-nous de la préparation du mariage chez la fille
Il y a plusieurs procédés chez les Peuls. Quand arrivait l’heure de sortir de chez elle pour rejoindre sa demeure conjugale, on exigeait à la fille de prendre des bains. Il lui était même interdit de passer par certains endroits. On lui couvrait le visage pendant au moins deux jours, tout cela s’est enfoui dans l’histoire.
Qu’est ce qui a changé dans la façon des Peuls de célébrer le mariage ?
Auparavant, tu ne pouvais même pas connaitre ton épouse, c’est ton papa qui allait faire toutes ces démarches et sceller l’union. Tu ne peux dévisager ta femme que deux jours après sa venue.
Aujourd’hui, tout a changé. On serait même tenté d’affirmer que c’est la fille qui va demander la main du garçon. Le griot, le « bambado » n’arrive plus à nourrir son violon, son « hoddou ». Quand il se met à chanter, sa voix se noie dans le brouhaha des tubes de la musique moderne. Un pan de notre tradition peule s’est écroulé.
Il me serait très injuste de vous en vouloir pour m’en avoir voulu. Pendant plus de deux mois, il vous a été légitime de me porter « disparu ». J’ai été en effet englué dans le bourbier du quotidien villageois. Je n’ai pu m’en extirper qu’au moment où je mets en ligne cet article que je me suis empressé de publier.
Vous m’aviez tous manqués. Des profondeurs de mes belles villégiatures, me parvenaient vos commentaires les plus pertinents.
Mais, hélas, c’était sans compter avec la non-disponibilité du réseau internet dans ces contrées sises au centre, voire aux recoins du Sénégal. Il m’arrivait quelque fois de ne pas pouvoir échapper à la tentation de me rendre en ville pour quelque affaire. C’est ainsi que j’en profitais pour me connecter au WIFI avec mon Smartphone, histoire de charger vos commentaires et de jeter un coup d’œil aux derniers développements de l’actualité et des « beuz ».
Cette année fut particulièrement difficile pour moi. Jamais, je ne pouvais croire que les études pouvaient me coûter de si pénibles efforts. Je me suis demandé, du plus profond de mon intimité, si j’allais réussir mes examens. Le curieux dans l’affaire, c’est que chaque année arrive, pour moi, avec son problème. Aux cours de mes derniers examens, j’ai cruellement souffert de maux de dents. En plus, mon étude de cas commandait que je quitte quelque fois Saint-Louis pour Dakar, terrain de mon travail empirique sur la lutte sénégalaise.
Grâce à DIEU, tout ça est désormais derrière nous. Désormais, très chers amis lecteurs, nous reprendrons nos belles habitudes sur la Toile. Je vous promets d’heureuses surprises puisque je vous parlerai, inchAllah, de mes villégiatures passées auprès de mes amies du Sénégal : A Mont Rolland et à Nguékokh, deux grands noms de la région de THIES.
TRES HEUREUX DE VOUS RETROUVER
Tout ce qui nous reste d’elle, c’est ce visage enjoué qu’éclairera à jamais les éternelles vertus qui la qualifiaient. Quand je l’ai revue pour la dernière fois, c’était par un matin heureux. Elle venait chercher de l’eau à la borne fontaine. Je ne suis pas sûr que mon souvenir soit exact. Tant je me perds dans les méandres de ma mémoire. Dire que Adja était extraordinaire serait une manière de la réduire de trop à une épouse ordinaire.
Elle était plutôt de ces dames obligeantes, au sourire accroché au coin, sinon sur tous les rebords du visage. Elle n’était pas du tout étourdie ; elle parlait doucement comme pour vous dicter des versets du Coran. Ce qui achevait de me vaincre en elle et d’elle, c’est sa jovialité légendaire. Je n’ai jamais pu déceler chez elle le moindre geste horrible, tant d’elle conspirait à enjouer. Que mon abattement fut fracassant quand on m’informa que notre nièce Adja, la seule Adja qui nous restait, l’unique Adja avait changé de camp sans avoir crié gare. Ce fut aussi bref qu’un éclair.
Elle avait promis d’aller rendre visite aux siens et pendant tous ces temps, elle s’occupaient à embellir son apparence. Mais seulement voilà qu’elle ignorait en réalité la destination de ces gestes !
On m’informa qu’elle a succombé après de terribles maux de tête. Précipitations, lamentations, confusion, enfin l’hôpital : elle était déjà du monde des autres vivants. Dans ces moments de gigantesque tragédie, ma langue n’est pas assez courageuse pour traduire mon amertume. Je voudrai dire ici toute ma consternation, voire toute ma perte, en un mot.
Tu nous a faussé compagnie alors qu’on devait aller ensemble. Tu n’as pu attendre. Nous te pourrions attendre si longtemps.
Nous t’aimons ici bien sur !
Dieu seul pourra nous dire comment finira t- on avec ce Président occupé à ses propres soins qu’à satisfaire la demande sociale. Nous sommes tous des déçus de son installation à la tête de ce pays. Je me rappelle encore l’effusion avec laquelle la jeunesse l’avait plébiscité pour qu’il vienne soulager nos malheurs et nous faire regretter le socialisme de Senghor et de Diouf. Ce soir-là, l’oreille collée à leurs transistors, des milliers de fils dignes de ce pays avaient fêté, le cœur battant d’euphorie, l’avènement du « dernier homme ».
Hélas, presque douze ans après, force est de savoir que nous sommes toujours nostalgiques de la présidence de la girafe de l’OIF. Au moins, sous le magistère de cette dernière, nous étions sûrs que la justice gardait toujours ses lettres de noblesse dans ce pays. Nous étions certains que ces émules de criminels pouvaient être trainés devant la barre. Nous pouvions tous nous regarder devant un miroir et être fiers de l’exemplarité de notre Nation, cette patrie que nous aimons tant et que nous ne sommes pas encore, sinon jamais, prêts à abandonner aux mains des pillards, cette bande de vandales qui semblent n’obéir à aucune loi, sinon à celle du je-m’en-foutisme d’Etat.
Chaque fois que l’Hymne National résonne en nous, c’est notre fibre patriotique adossée à notre inébranlable foi en sa profonde signification, qui vibre du tréfonds de nous. Nonobstant notre luxuriant horizon culturel, il y a un sentiment transcendant qui massacre les singularités pour s’imposer en maitre-absolu de la diversité : c’est notre conviction que nous appartenons tous à ce SENEGAL. Il ne fut pas un jour où nous eûmes renié, voire abjuré ce sincère attachement à nos valeurs ancestrales qui peuvent se traduire approximativement par vergogne, détermination, courage, foi, sincérité et surtout respect de la parole donnée. Nous avions cru que l’accès équitable aux richesses et l’égalité de tous les citoyens de ce pays devant la justice étaient des principes que vous chérissiez tant ; mais seulement, voilà que vous nous donnez l’impression de les fouler cruellement aux pieds.
Vous nous avez prouvé que la famille passe avant l’Etat, que Karim Meissa Wade est autorisé à faire tout ce que lui dicte sa raison propre au mépris de la raison collective. Vous l’avez observé finir son sommet islamique sans exiger de lui le moindre bilan, du moins, pas à notre connaissance.
Vous l’avez installé à la tête d’un super-ministère, vous l’avez équipé de tous les moyens. Il trône maintenant à la tribune de là où il ne serait jamais convié si vous n’avez pas été son Père.
Des enfants de ce pays meurent dans des prisons, dans les rues, au cours de manifestations pour vous faire part de leur ras-le-bol, pas assez de lumière, histoire de nous édifier, un autre ras-le-bol ! Les responsables de ces actes odieux se fondent dans la nature. Les médias en parlent comme pour nous divertir, et c’en est tout. Ces criminels, au lieu d’être conspués, sont protégés comme des princes. Les populations victimes attendent avec un délire imprécatoire, elles ne sont jamais suivies, si elles ne reçoivent pas une mauvaise punition.
Vous décidez, à vous seul, de ce qui doit faire la pluie et le beau temps. Vous faites et défaites la Constitution, ce texte naguère sacré, maintenant truffé d’enjeux dangereux. J’imagine la promptitude de ces gens qui vont s’empresser de me rétorquer que la Constitution est faite pour nous aider à gouverner, et que, si elle nous retarde, alors il vaut mieux la revoir. Ils ont raison. Mais à la condition que ce vœu de modification soit exprimé par le peuple ou guidé par des intérêts qui l’arrangent. Tel ne me semble pas le cas Monsieur le Président ! Vous jouez et vous jouez des textes juridiques comme d’un costume qui vous conviendrait mal. Je me demande à quoi sert décidément cette précaire Constitution ?
Il en est de même pour votre statue de la renaissance africaine. Vous l’avez élevée contre vents religieux et marées moralistes. On pouvait penser que c’était une farce. On s’est rendu compte que vous y teniez le jour où vous avez martelé devant un parterre de Chefs d’Etat que « le temps du décollage est arrivé pour l’Afrique. Femmes d’Afrique, qui voulaient que vos enfants s’épanouissent, vous jeunes d’Afrique et cadres d’Afrique, levez-vous et prenez-vous la main par dessus les frontières artificielles pour grossir les rangs des combattants du panafricanisme ».Vous nous dites que vous êtes un partisan du panafricanisme, un adepte de la démocratie, un défenseur de la bonne-gouvernance, un éclairé de la transparence, expliquez Président, car franchement je ne vous suis pas.
En parcourant les diverses étapes qui font la marque de votre règne, je n’entrevois aucune lumière très cher Président. Sinon, une toute moindre, blottie dans les ténèbres de votre bilan que nous savons catastrophique.
Vous nous proposez une loi. Vous concevez que nous sommes le peuple et vous, le souverain. Vous nous demandez donc en tant que souverain, d’apprécier souverainement cette proposition. Mais en jetant le regard sur votre majorité mécanique qui vous obéit au doigt et à l’œil, votre projet n’est pas d’abord un projet, il est acquis d’avance. Ensuite, c’est parce que réalisé d’avance qu’il n’est plus une proposition, mais une magistrale imposition. Sans chercher aucunement à blasphémer, vous usurpez l’évident pouvoir de Dieu. Lui qui décrète et immédiatement, ça prend forme et fond.
Sans présumer de ce qui peut se cacher derrière cette loi, je soutiens qu’elle est dangereuse par cela même qu’elle n’est pas soumise à l’approbation populaire. Car, de grâce, ne nous dites pas que l’Assemblée Nationale, c’est le peuple sénégalais. L’Assemblée, votre Assemblée, c’est là où sont assemblés les gens du PDS, ceux qui vous diront toujours « oui Monsieur le Président ». Soyez certain, Monsieur le Président, de pouvoir les compter comme vos alliés par nature.
Des intellectuels sont capables de défendre toute cette déraison. Ils n’en ont jamais honte. Demain, ils changeront de partis et abjureront tous les mots d’ordre dont ils ont été les fervents défenseurs. Vogue la galère !
Tout bien considéré, Monsieur le Président, ce ne sont pas sur ces gens là que vous pouvez compter. Malgré l’évidente clarté des choses, je veux croire en désespoir de cause en votre sens de la mesure, de la justice et de la responsabilité. Vous pouvez arrêter cette mascarade avant que le pire ne nous déborde. Vous pouvez arrêter vos hommes qui ne débitent que des platitudes sur les ondes et à l’écran. A l’heure où nous sommes, personne ne saurait nous dire où est ce que ce cinéma nous mènera. Je suis sûr que les honnêtes fils de la Cote d’Ivoire qui se sont horriblement entretués pour la cause d’un cynique qu’est Laurent Gbagbo, ne s’attendaient pas à cette boucherie. Ils ne s’attendaient pas un jour, à voir le sang humain, naguère si rare et couteux, gicler les rues de la Capitale comme de vulgaires inondations.
Comprenez Monsieur le Président, que fort de toutes ces craintes, je ne pourrai me taire au nom d’un détachement objectiviste, parce que je sais ce que l’entêtement d’un Chef d’Etat peut coûter à ses concitoyens.
Vous avez été par le passé un homme de bonne composition, je veux croire encore que vous le demeurez. Je vous supplie d’en référer à votre sens de la connaissance de l’Histoire.
Je vous prie d’enrayer ce mécanisme de la violence qui se prépare. Je vous prie de penser à ces milliers de jeunes et surtout, à ces vielles personnes qui ont trainé leur corps jusqu’à l’isoloir pour vous élire. Vous ne saurez pas être aussi insensible, Monsieur le Président !
Elles sont toutes braves et résolues dans leur travail. Quand vous empruntez le chemin menant vers Mboumbaye, il faut ne pas être franchement chanceux pour ne pas les croiser. Vous n’avez pas besoin de lunettes pour les voir. Vous pouvez les apercevoir, en les distinguant de loin, les bassines sur la tête. Quand vous vous rapprochez, votre vue devient plus nette.
Ces dames de fer sont les travailleuses du sel à Gandiol. Chaque année, en cette période précise, elles partent sur les lieux pour la culture-sinon la récolte- du sel. Hélas, comme beaucoup d’observateurs l’ont remarqué, ce précieux « or blanc » est mal vendu, sinon pas vendu au prix qui devrait être le sien. Vous figurez-vous : une bassine ou un sac de sel à 500 Frs ?
Grande asymétrie quand on sait que ce sel est nécessaire à la marmite et que par analogie, ce même « or blanc » est l’indicateur même de l’homme censé intéressant, pertinent, voire charmant.
Il « suit de ce qui précède »-pour emprunter l’expression de l’autre-, que ce sel est doté d’une extrême importance sur tous les angles d’analyse. La Communauté rurale de Ndiébène Gandiol ne trouverait pas mieux que de les encadrer, de les assister en vue d’être plus productives. Cela peut aussi aider à réduire la braderie à sa plus simple expression. Cet « or blanc » pourrait être beaucoup plus valorisé, voire plus commercialisé. Cela passe nécessairement par l’exportation organisée de ce sel. C’est notre avis.
Une forte foule de Gandiolais, tous à Saint-Louis, réunis dans une même salle le temps d’un vendredi, ça n’arrive que rarement ! C’est parce que ça n’arrive qu’occasionnellement qu’ils avaient taché de respecter le rendez-vous annuel : célébrer la « nuit du Gandiol à Sanar ».
Une longue nuit, que personne n’a pas circonscrire dans les limites du vendredi puisqu’elle a débordé jusque même dans la matinée du Samedi. La salle annexe du Resto 2 a pu accueillir tout ce beau monde venu de Dakar, de Saint-Louis et de Gandiol naturellement, entre autres provenances.La « nuit du Gandiol à Sanar» entre dans l’agenda de cette communauté rurale sise à quelques kilomètres de la ville de Saint-Louis du Sénégal. La ritualisation de ce grand rendez-vous permet aux différents acteurs du terroir de se retrouver annuellement et de faire le point sur le processus de modernisation du Gandiol.
Mais ce n’est pas tout : elle est aussi l’occasion d’amener les plus jeunes à la connaissance de leur terroir, de leurs ainés, de leurs camarades aussi.
Après les traditionnels discours des Présidents de l’Association des Etudiants Ressortissants du Gandiol (Sections Saint-Louis et Dakar), les représentants de La Communauté rurale ont eu droit à la parole. Pendant une bonne quinzaine de minutes, ils ont taché de convaincre l’assistance de l’opportunité et de la pertinence de leurs programmes. Promesse fort attendue : Monsieur Dieng a fait comprendre aux étudiants gandiolais que la Communauté rurale va leur venir en aide d’ici sous peu. Quelques moqueries dans la salle à l’entente du discours de celui que quelqu’un a pris pour un politicien.
Quand le conférencier du jour- de la soirée !-a pris d’assaut le micro, l’auditoire est servi avec justesse : il était question du potentiel économique du Gandiol. La nouveauté, c’est que l’exposé est fait par une jeune de la localité, ce qui n’arrivait pas tous les jours. Son nom : Mamadou Gueye, plus connu sous le nom de doudou Sarr, étudiant en Maitrise d’Analyse et Politiques Economiques à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’UCAD. Il s’en est suivi des échanges sur le thème.
Le Samedi, à la fin de l’après-midi, les activités ont repris au CEM Tassinère( ?), à Gandiol-même. C’était au tour du Pr Mayacine Diagne de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis de prendre le relais de Mamadou Gueye. Le Directeur de Cabinet d’Aliou Sow a introduit son public des enjeux du développement local. Le Pr a traité des potentialités économiques du Gandiol en ayant surtout mis en évidence le rôle de la nouvelle Communauté rurale. Il a fait savoir ce que les populations peuvent attendre d’elle. Il a aussi mis l’accent, sinon répondu aux questions qui ont porté sur le règlement des conflits fonciers.
La dernière journée de ce VSD a été passée au bord de la mer. Le dimanche donc, les jeunes du terroir ont franchi, à l’aide d’une pirogue motorisée, le fleuve Sénégal pour se retrouver de l’autre côté du village de Mouit. Cerise sur le gâteau : ils avaient déjà convié leurs camarades-ou quelques uns d’entre eux- à cette journée.
A la tombée de la nuit, c’était déjà fini et ils se donnèrent rendez-vous l’année prochaine.
N.B: Vous aurez bientôt l’entretien du Pr Mayacine Diagne sur cette conférence à Tassinère.
Conformément à ses engagements, le Président du Conseil Economique et Social a reçu la forte délégation des Gandiolais au siège même du CES. Il leur avait promis qu’il allait les recevoir, et voilà qu’il a honoré ses promesses.
Ce fut un déplacement méticuleusement coordonné avec les soins du très brave Abdoulaye Diop. Tout est parti d’une ambition de réélire le PDS en 2012.
C’est dans cette ambiance qu’ils ont tenu plusieurs réunions et un meeting (dont nous avions déjà parlé sur ce blog).
A Dakar, la très forte délégation dirigée par Abdoulaye Diop a fait « face » au Président du CES. Les Gandiolais lui ont parlé ouvertement de leurs préoccupations les plus pressantes. C’est par exemple le cas de la route Saint-Louis-Gandiol qu’ils souhaiteraient voir bitumée d’ici sous peu. Elle entretient des liens de « causalité » et d’ « effet » avec l’agriculture. Car, comment écouler les récoltes si on n’a pas une bonne voie de Communication ? L’agriculture s’est bien invitée dans les débats.
Elle occupe une place essentielle dans les revendications les plus récurrentes des villageois du Gandiol. Vous rappelez-vous, nous vous en parlions récemment.
Monsieur Ousmane Masseck Ndiaye a pu les « dépêcher » auprès du Ministre Chargé du Commerce qui les a reçus et leur a promis que des réalisations seront apportées pour soulager le fardeau des villageois du Gandiol dans ce domaine.
D’autres questions furent aussi abordées.
C’est le cas de l’électricité qui n’est pas encore « fonctionnelle » dans beaucoup de villages au Gandiol. La santé, ainsi que le problème de la création d’un lycée au Gandiol n’étaient pas en reste. Pour ce qui est du dernier point, les villageois gandiolais ne comprennent pas pourquoi leurs fils sont orientés à Mpal où « ils ne connaissent personne ».
Rendez-vous les mois à venir pour apprécier les promesses de Ousmane Masseck Ndiaye.