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Le Gandiol en un CliC
17. déc.
2010
Le Grand Entretien
0

Difficile quotidien des Gandiolais du Sud

Dans le starting-block des contrées les plus arriérées de l’Afrique, le Gandiol se situe assurément en bonne place. Certes, les prévisions et autres pronostics prémonitoires ne le donnent pas gagnant, mais le créditent quand même de réelles chances de vaincre. Rappelez-vous. Dans nos articles précédents, nous vous parlions d’un manque d’eau fréquent et de l’inoccupation à Gandiol. Aussi, faudrait-il préciser que les maux dont nous traitons ici, ne concernent pas tous les Gandiolais répartis sur plus de 27 villages ou presque.

Les villageois qui souffrent le plus de l’arriération et de l’oubli de l’Etat résident plutôt dans la partie Sud de la communauté rurale. Celle-ci s’étend sur des milliers de mètres carrés. Ici, la présence de l’Etat ne se fait surtout sentir que lorsque les chefs de village réclament les impôts et font le tour des maisons pour el foncier.

Le reste du temps, les gens sont laissés à eux même : cultivateurs, pêcheurs, éleveurs, commerçants s’échinent à se maintenir en vie du jour au lendemain.

En outre, la seule voie de communication terrestre est une route cahoteuse indigne de notre époque qu’un ami n’hésite pas à assimiler à la « route de la mort ». Elle est la seule qui relie les villageois à la ville de Saint-Louis. Il suffit qu’une voiture traverse pour que s’élève vers le ciel un nuage de poussière. Si cette route résiste, c’est uniquement pendant la saison sèche. Les eaux hivernales la balaient avec une voracité indescriptible.

Dans tout le Gandiol, je ne peux noter que deux postes de santé dignes de ce nom. Je dois y mettre un petit bémol quand il s’agit de parler de celui de Dégou-Niayes. Drôle de poste ! Il s’y poste certes des agents de santé qui doivent veiller sur les villageois. Toutefois, ce qui affecte mon sens critique réside dans ceci : le poste n’est pas ouvert tout le temps alors que le soin qu’on doit apporter aux éventuels malaises des habitants n’attend pas. Malheur à celui-là qui sera réveillé par une quelconque maladie dont la gravité commande une évacuation rapide.  S’il en arrive le cas, on dépêche le patient sur Saint-Louis. Encore, faudrait tomber sur un moyen de transport ! Les taximen garent leur voiture vers 22 heures. Au-delà, à Gandiol Sud, quasiment pas de véhicules sur la circulation.

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17. déc.
2010
Le Grand Entretien
1

Drame dans le Gandiol

L’effroi a encore frappé ces derniers jours à Gandiol. Les villageois ont envoyé à terre celui qui l’a déjà été. Hélas, c’est par un de ces jours fatidiques que le très jeune Moussa Kor Sow a rendu l’âme. Il était très engagé dans els activités des « Navétanes »( tournois de foot-ball pendant les grandes vacances au Sénégal). Toujours présent à l’appel de la jeunesse, l’homme à la caquette rouge s’en est allé au printemps de la vie.

Que le destin s’est fait contradictoire ! Moussa avait choisi le métier de puisatier entre autres pour subvenir à ses besoins dans un Gandiol où la cherté de la vie n’est plus uns secret. Hélas, le puits qu’il creusait s’est effondré sur lui à la troisième journée de construction. Enseveli, Moussa en sera déterré sans le moindre souffle.

Le moyen par lequel il assurait sa subsistance s’est retourné contre lui pour signer son arrêt de mort. Cette disparition juvénile a causé une profonde consternation ici au Gandiol. La mort dans l’âme, les villageois l’ont porté à sa dernière demeure ce mardi 14 Décembre aux environs de 18 heures.

Ainsi le cas de Moussa vient s’ajouter à al liste macabre qu’on enregistre ici. D’autres gens se sont ensevelis de la même façon. Le métier de puisatier n’en est pas moins le plus ardu et risqué.

Ce jeune père de famille laisse derrière lui une progéniture fragile et désolée. L’enfant que porte son épouse ne verra jamais hélas celui qui est pourtant son géniteur. Comme quoi, la vie n’est pas forcément assimilable à un film. Dans ce dernier, la vie dure connait toujours un merveilleux dénouement. Mais Dieu n’est pas un réalisateur.

Que la Terre de Sowène (son village d’enfance) lui soit légère.

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13. déc.
2010
Reportages
7

L’Afrique fait peine à voir !

J’ai pesé et soupesé tout le poids de ce titre,  de crainte de le voir trop avilissant. Hélas, comme le rappelle fort bien éloquemment ce proverbe peul : « On ne peut masquer la lumière du ciel de la paume de sa main quand le Soleil décide d’éclairer la Terre ». Mieux, on ne peut empêcher le cours des choses lorsqu’elles décident d’exploser car trop contenues depuis des millénaires. La Cote d’Ivoire fait pitié à voir aujourd’hui. Si j’ai pu m’attendre à des prises de hauteur de la part des chefs d’Etat, ce fut moins chez les Africains et hélas, je ne peux chasser ma conviction qu’il en demeurera ainsi à l’avenir. Certes l’hirondelle ne fait pas le printemps, j’en conviens absolument. Néanmoins, ce sale ballet de bassesse politicienne dont Laurent Gbagbo est le seul piètre acteur n’est pas malheureusement un cas isolé. Il ne fait que grandir le trop-plein de lots de mésaventures, de déboires, d’événements honteux qui jalonnent l’histoire des régimes politiques africains.

Dès les premières heures de la Françafrique, nous avons montré notre qualité d’être des malléables et des manipulables à merci. Si la République garde encore son sens étymologique, ce serait dans des cas dont nous nous échinerons à prouver l’existence, mais croyez moi : ce serait en vain !

Nous sommes le seul continent où la pauvreté gagne  de plus en plus du terrain à mesure que nos richesses s’accumulent. Nos terres regorgent immensément de ressources, nos populations croulent sous le terrible poids de la misère. Dans bon nombre de nos Etats, la liberté d’expression et d’opinion se définit dans notre capacité à chanter nos gouvernants, à leur cirer les bottes, à leur tisser des dithyrambes  sans répit. De là, une nature dualiste construite selon un principe manichéiste : ou vous vous rangez du coté du pouvoir, vous êtes sauvé, ou vous vous invoquez votre droit à la différence, vous êtes pris pour un ennemi. D’un coté, ceux qui ont tous les pouvoirs et en vivent, de l’autre, ceux qui n’ont point de pouvoir et en meurent !

Où sont nos armées républicaines quand des hommes assoiffés de pouvoir s’agrippent à l’appareil étatique ? Souvent armées claniques qui ne jurent que par un dévouement absolu et aveugle aux humeurs et fureurs des gouvernants, nous n’en savons que trop à là où ça nous a menés ! La démocratie est un vœu pieux en Afrique. Elle y semble perdre son sens étymologique pour ne signifier que « gouvernement d’un homme sur un peuple » et non « gouvernement du peuple ». A mon avis, nous avons beau remplir les salles de l’ENA, les écoles de formation et d’administration, une immense inculture démocratique populaire continue d’entretenir la vie dure dans nos cités. Nos candidats sont rarement choisis par la pertinence et l’opportunité de leurs programmes, mais triés sur le volet pour l’enrichissement individuel qu’ils peuvent nous procurer. Nous jetons notre dévolu sur tel et tel autre selon la proximité parentale, sentimentale qu’on a de lui ou selon tout simplement son groupe ethnique. Notre pratique démocratique épouse les contours d’une démocratie irrationnelle sinon d’une démocratie tangiblement inexistante tout court.

La plupart de nos politiciens souffrent d’intelligence et de manque de hauteur démocratique. Comme l’affirme clairement Ndayigicariyé dans son article  Les schémas incomplets de la démocratie africaine, nous avons des « candidats plus préparés à gagner qu’à perdre ». Devant l’inculture démocratique des populations qui y perdent tout leur latin, les programmes de nos candidats ne sont le plus souvent qu’un tissu de promesses extravagantes.

Nos chefs d’Etat rivalisent de longévité comme si le nombre d’années passées au pouvoir dénotaient d’une incroyable sagesse. Dans le starting-block des concurrents, nous retrouvons Momar Kadhafi, Eyadema et  Omar Bongo qui, au regard des « performances de longévité » ne stimulent décidément aucune rivalité tant ils ont excellé en leur genre. Avoir une fois confié les reines de l’UA à celui qui dirige la Lybie depuis 1969 est une terrible provocation contre-exemplaire sous tous les rapports. Khadafi a vécu aux mêmes temps que les Senghor, les Houphouët Boigny, les Oul Dada, vit toujours avec les lointains successeurs de ces derniers et semble n’être point dérangés à vivre encore avec les futurs petits fils de nos Chefs d’Etat actuels. Qu’a t- elle de magique, d’extraordinaire, notre pratique démocratique africaine ? La question me taraude.

A quand un réveil des populations africaines ? A quand un tribunal spécial pour condamner les usurpateurs d’urnes qui puisse faire jurisprudence ? Les maux dont souffre l’Afrique sont profonds et pour reprendre Touraine, « On ne change pas la société par décret ». Il nous faut plusieurs centaines d’années à mon avis pour forger un nouveau « homo africanus » éloigné des économies extraverties, puisant sa force créatrice des racines africaines, ouvert à la marche du monde, et qui en venant au « banquet de l’Universel », pour reprendre Senghor, aurait quand même et enfin, quelque chose à proposer et non plus, à se voir imposer. C’est cette Afrique-là, sous un Soleil matinal pleine d’espoirs, que je souhaite de tous mes vœux. Je suis sur que nous pouvons y arriver. Et cela commence par épurer notre continent des politiciens de mauvaise foi qui partent aux élections, victoire à la main !

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06. déc.
2010
Reportages
2

Guillaume Le Grand

S’il ya un acteur sorti au dessus de la mêlée, c’est bien Guillaume Soro à mon avis. Il est le plus visible acteur que la crise ivoirienne a vraiment grandi, et ça, depuis l’ouverture des négociations ayant mené à la plus chère des élections au monde pour un pays dit « en voie de développement ». Cette basse manigance qu’opère Laurent Gbagbo, on l’aurait attendu de l’ancien rebelle Guillaume Soro. O que Guillaume sait déjouer les pronostics les plus prémonitoires ! Hélas, Gbagbo ne mérite pas à mon avis tout ce qu’on a dû dire sur sa personne, l’affublant de l’appellation trop élogieuse de grand démocrate. C’est très vilain, la manière dont le camp du Président sortant ivoirien veut usurper la victoire à Alassane Ouattara. Il pouvait chercher loin, donner des explications, pour tromper l’opinion au moins. Mais invalider les bulletins provenant du Nord où on note le plus d’électeurs « Ouattara » si l’on en croit quelques voix entendues ça et là, est une manière très claire et très flagrante de rester encore au pouvoir. C’est alors seulement que sa longue présence à la tête de l’Etat (sans la moindre élection) affecte mon sens critique. Je me demande donc qu’elles en été les raisons ? Alassane Ouattara n’en est pas moins grandi aussi par ces derniers soubresauts politiques dans son pays. Je me dis que rien ne l’empêchait de demander aux Ivoiriens de se soulever, de ruer dans les brancards, d’occuper la rue pour le départ de celui qui veut mourir au pouvoir apparemment. Il pouvait agiter les tensions ethniques dans un pays qui ne veut plus en entendre parler, tant le sujet est devenu une poudrière qui peut exploser à tout moment. Heureusement, l’ancien premier ministre de Houphouët Boigny a su prendre des hauteurs d’homme d’Etat, je dirais même d’humain tout court. Il a prêté sermon dans une correspondance épistolaire et dites, qu’est ce qui pourrait le retenir à rameuter les foules vers un lieu précis où il pourrait s’autoproclamer purement et simplement. Hélas la crise ivoirienne ne nous rappelle que trop que la fin de l’inféodation des pouvoirs législatif et judiciaire à l’exécutif n’est pas pour aujourd’hui. Très rarement, une élection organisée dans notre Afrique a causé des problèmes. Hier au Kenya, aujourd’hui en Cote d’Ivoire et demain ? Les Africains éclairés par la lumière du patriotisme et de la justice doivent penser à asseoir un appareil juridique indépendant pour penser sur le sort de tous ces hommes d’Etat ou politique têtus, obstinés et obnubilés par le pouvoir, qui nient toutes les évidences des verdicts électoraux quand le peuple ne veut plus d’eux. Une justice indépendante doit se pencher sur le cas de la Cote d’Ivoire très vite et décider du cas Gbagbo. C’est un seul individu avec son camp contre plus de 6 milliards d’individus au monde. Si ensemble, nous décidons qu’il doit partir, alors il partira assurément. J’ai entendu une journaliste dire que Gbagbo ne doit pas obtempérer devant l’injonction de l’ONU à quitter le pouvoir parce que la justice ivoirienne est indépendante. Bon sang, La Cote d’Ivoire s’est bien entendue avec l’ONU pour ses élections et comme convenu, elle doit s’expliquer à chaque fois que de besoin sur sa politique. A mon avis, même si Gbagbo doit quitter, ce serait trop facile qu’il parte comme ça, comme il était venu. Il faut qu’il dise à al communauté internationale pourquoi il a voulu faire la sourde oreille devant tous ces messages provenant de partout et qui le suppliaient de tirer sa révérence. Je juge très indécent, au moment où le débat fait rage sur la légitimité de sa « réélection » qu’il se précipite à être réinstallé au pouvoir. San aucune honte, il a fait face aux caméras et micros internationaux pour avoir encore un mot à dire. us de la mêlée, c’est bien Guillaume Soro à mon avis. Il est le plus visible acteur que la crise ivoirienne a vraiment grandi, et ça, depuis l’ouverture des négociations ayant mené à la plus chère des élections au monde pour un pays dit « en voie de développement ». Cette basse manigance qu’opère Laurent Gbagbo, on l’aurait attendu de l’ancien rebelle Guillaume Soro. O que Guillaume sait déjouer les pronostics les plus prémonitoires ! Hélas, Gbagbo ne mérite pas à mon avis tout ce qu’on a dû dire sur sa personne, l’affublant de l’appellation trop élogieuse de grand démocrate. C’est très vilain, la manière dont le camp du Président sortant ivoirien veut usurper la victoire à Alassane Ouattara. Il pouvait chercher loin, donner des explications, pour tromper l’opinion au moins. Mais invalider les bulletins provenant du Nord où on note le plus d’électeurs « Ouattara » si l’on en croit quelques voix entendues ça et là, est une manière très claire et très flagrante de rester encore au pouvoir. C’est alors seulement que sa longue présence à la tête de l’Etat (sans la moindre élection) affecte mon sens critique. Je me demande donc qu’elles en été les raisons ? Alassane Ouattara n’en est pas moins grandi aussi par ces derniers soubresauts politiques dans son pays. Je me dis que rien ne l’empêchait de demander aux Ivoiriens de se soulever, de ruer dans les brancards, d’occuper la rue pour le départ de celui qui veut mourir au pouvoir apparemment. Il pouvait agiter les tensions ethniques dans un pays qui ne veut plus en entendre parler, tant le sujet est devenu une poudrière qui peut exploser à tout moment. Heureusement, l’ancien premier ministre de Houphouët Boigny a su prendre des hauteurs d’homme d’Etat, je dirais même d’humain tout court. Il a prêté sermon dans une correspondance épistolaire et dites, qu’est ce qui pourrait le retenir à rameuter les foules vers un lieu précis où il pourrait s’autoproclamer purement et simplement. Hélas la crise ivoirienne ne nous rappelle que trop que la fin de l’inféodation des pouvoirs législatif et judiciaire à l’exécutif n’est pas pour aujourd’hui. Très rarement, une élection organisée dans notre Afrique a causé des problèmes. Hier au Kenya, aujourd’hui en Cote d’Ivoire et demain ? Les Africains éclairés par la lumière du patriotisme et de la justice doivent penser à asseoir un appareil juridique indépendant pour penser sur le sort de tous ces hommes d’Etat ou politique têtus, obstinés et obnubilés par le pouvoir, qui nient toutes les évidences des verdicts électoraux quand le peuple ne veut plus d’eux. Une justice indépendante doit se pencher sur le cas de la Cote d’Ivoire très vite et décider du cas Gbagbo. C’est un seul individu avec son camp contre plus de 6 milliards d’individus au monde. Si ensemble, nous décidons qu’il doit partir, alors il partira assurément. J’ai entendu une journaliste dire que Gbagbo ne doit pas obtempérer devant l’injonction de l’ONU à quitter le pouvoir parce que la justice ivoirienne est indépendante. Bon sang, La Cote d’Ivoire s’est bien entendue avec l’ONU pour ses élections et comme convenu, elle doit s’expliquer à chaque fois que de besoin sur sa politique. A mon avis, même si Gbagbo doit quitter, ce serait trop facile qu’il parte comme ça, comme il était venu. Il faut qu’il dise à al communauté internationale pourquoi il a voulu faire la sourde oreille devant tous ces messages provenant de partout et qui le suppliaient de tirer sa révérence. Je juge très indécent, au moment où le débat fait rage sur la légitimité de sa « réélection » qu’il se précipite à être réinstallé au pouvoir. San aucune honte, il a fait face aux caméras et micros internationaux pour avoir encore un mot à dire.

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Article : Dégou-Niayes: de l’Eau en charrette
Exercices d'analyse
2
27 novembre 2010

Dégou-Niayes: de l’Eau en charrette

Dégou- Niayes : De l’eau en charrette

De l’eau en charrette à Dégou-Niayes, ce n’est pas l’amorce d’un conte pour enfants. Du tout. C’est bien une réalité dans ce petit village sis à quelques kilomètres à vol d’oiseau dans la région de Saint-Louis du Sénégal. La chronique du sabotage de la destinée de cette magnifique contrée ne date pas d’aujourd’hui. En effet, depuis déjà bien des mois, l’eau des robinets ne coule plus et la caboche des femmes n’est taraudée que par la folie de trouver le liquide précieux, devenu si rare pour les villageois.

Le problème qui s’ajoute à celui du tarissement des robinets est que la bonne eau est très rare.  Les habitants s’accommodent de celle des puits, qui même si elle n’est pas propre, n’a pas de salinité du tout. Curieusement, cette eau « sucrée » est difficile à trouver elle aussi. Pour plus d’une cinquantaine de ménages, il n’existe qu’un puits autour duquel s’affairent de très braves demoiselles et dames. Les hommes y viennent peu. Et s’ils y viennent, c’est pour aider le plus souvent à transporter l’eau en charrette, cas peu probable, en voiture.

Un cas assez attendrissant est celui des femmes qui se réveillent à 4 heures voire 5 heures du matin pour espérer trouver de l’eau dans les robinets et elles y arrivent très difficilement.

On ne tarit jamais sur une tragique mésaventure qui arriva à des villageois habitant à quelques mètres de Dégou-Niayes. Ils auraient, selon des sources bien avisées, consommé une mauvaise eau des puits. Il s’ensuit une mort encore restée dans l’esprit des gens.

A l’heure où les autres régions demandent à être intégrées dans la mouvance des nouvelles des technologies, à l’heure où l’internet tend de plus en plus à abolir les distances et effacer les espaces, les habitants de Dégou-Niayes ne demandent qu’à avoir de l’eau propre de robinet et voir leur village électrifié.

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27. nov.
2010
Le Grand Entretien
2

Cruelle altérité:

Cruelle altérité

Trainant nonchalamment sa carcasse sous l’énorme poids de sa quarantaine d’années, Mbomi Yida Innou a le regard rivé vers l’horizon. On eut dit que quelque chose d’extraordinaire distrait son attention. Quelque chose d’on ne peut plus curieux se passe en ce lieu subjectif dont il est le seul à pouvoir observer les événements ambiants.

Chaque geste exprimé et chaque parole articulée traduisent l’énorme fossé qui le sépare des autres L’indolence de ses déplacements se mesure à l’aune de sa nonchalante marche et de la lenteur qu’il apporte dans la réponse à mes questions. S’il sort de chez lui, c’est pour faire le tour des rues de son quartier et revenir à son poste habituel : couché sur son lit et fixant du regard les quatre murs de sa chambre.

Toutes paroles adressées à ceux avec qui il partage la même maison est souvent vite réprimée : injures, youpi, moqueries, sabotages… Cette cruelle moquerie vient quotidiennement lui rappeler sa vraie nature. Et pourtant, sa vraie nature, il ne doit point en avoir honte : Mbomi Yida Innou est désœuvré.

Il ya longtemps qu’il vendait des papiers à usage des boutiquiers à Dakar. C’est avec cette maigre somme d’argent qu’il trouvait satisfaction à ses besoins : cigarettes, papier à tabac, rizla…

Maintenant, les temps ont vraiment changé. La cruauté du destin s’est brutalement abattue sur lui, tel l’effet d’un tonnerre. Il jeta alors son dévolu sur la consommation de l’alcool pour l’y noyer. Rien n’y fit.

Sans aucune résistance, ouvert à tous les dangers, la maladie l’attaqua.

A son sortie d’hôpital, après quelques semaines, je le revois à Saint-Louis où je l’ai connu et rencontré pour la première fois. Cette exclusion sur le marché du travail, il se la remâche avec de terribles ressentiments. Il se désole de n’avoir pas fait de longues études afin d’espérer mieux que ce que lui procure sa cruelle condition de vie. « Je n’ai même pas de permis de conduire », dixit Mbomi Yida Innou.

A la lumière de ses déboires, d’autres jeunes, moins âgés que lui, croupissent dans la désolation au sein des quartiers de Saint-Louis et des villages environnants.

Au Gandiol, à part le commerce et la pêche dont on peut minorer le poids actuellement sur l’économie locale, il ne reste que l’agriculture qui s’offre comme ultime recours. Cette activité ne manquait point de bien nourrir ses hommes. De toutes les contrées du Sénégal et même de la Guinée, arrivaient des jeunes à la recherche du travail.

Hélas, la poussée de la salinité mit un frein à la fertilité des sols. Il n’y en a que quelques centaines d’hectares à en être épargnés. Encore, faudrait-il préciser que c’est pour le moment ! Car la salinité avance inexorablement.

Ainsi, on a connu de fortes vagues de départ à l’exode rural vers les régions de Thiès, Dakar, Louga, Casamance etc. Même celles de la sous-région ne sont pas en reste. L’appétit de réussir suscite la tentation à tout. On note la présence de Gandiolais en Mauritanie et en Gambie surtout. Ces pays ont des fleuves dont les eaux sont réputées poissonneuses.

Dégou-Niayes ne sort pas du lot. Peu de jeunes alimentent la chronique du quotidien de ce village. Les autres  sont partis traquer la substance ailleurs. Pour ne pas sentir que le temps avance, ils s’adonnent aux jeux de cartes et à des causeries nocturnes, parfois jusque tard dans la soirée.

Ces drames silencieux dont l’écho ne va pas plus loin de l’esprit dans lequel on les ressent, meurtrissent pourtant et désolent toujours. Ajoutés à la non-électrification de la contrée et à un manque monstre d’eau propre (lire de « Dégou-Niayes : L’Eau en charrette »  sur ce même blog), les villageois crient leur malheur. Mais, ils ne sont presque jamais entendus. Chaque campagne électorale qui passe est un revers enregistré pour eux. Ma foi, ils sont tout temps dupés par des politiciens véreux qui leur promettent monts et merveilles avant de repartir dans leurs belles voitures.

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25. nov.
2010
Le Grand Entretien
0

Bush reparle encore de lui !

Je le pensais retranché au tréfonds de son passé macabre ! Tant l’ignominie et la barbarie des actes qui émaillent sa présidence heurtent encore la conscience des gens éclairés.

Je le pensais épouvanté. Et comme sous l’effet d’un tonnerre, aller sauver les oreilles de sa conscience qui devrait être abasourdies par les cris et les appels de détresse de tous ces Irakiens dont il a ruiné la vie.

 Je le pensais enfin refugié dans l’épaisse couverture du silence pour ne jamais faire face au tribunal de l’histoire. Loin s’en faut !

Le Georges Bush d’hier n’a pris aucune ride. S’il refait surface sur la petite lucarne, c’est pour réaffirmer son cynisme : « J’ai pu faire ici et là quelques erreurs, mais je suis un homme satisfait ». Veuillez bien prendre la mesure de la gravité de ses allégations : il ne parle pas de bourde ou de bévue, encore moins de fautes, mais juste d’erreurs.

Bravant l’ordre de l’Onu, de nombre de pays, de l’humanisme, cet homme a envoyé ses militaires tuer des milliers d’innocents Irakiens au nom d’une prétendue saisie d’armes nucléaires dont Saddam serait le détenteur. L’onde de choc excède le rayon dans laquelle on peut la confiner. En effet, au-delà des pertes humaines inestimables, ce sont les conséquences au plan sociologique qu’il faut pointer. Le quotidien irakien  fourmille d’attentas à la bombe et pas seulement à chaque lever de Soleil sur cette poudrière. On nous annonce des morts tous les jours, comme si la vie peut se monnayer à une vulgaire pièce d’argent, comme si la vie de ces pauvres gens ne vaut plus la peine d’être vécue. Dressés les uns contre les autres, se toisant en chiens de faïence, Chiites, Sunnites et Kiurdes semblent avoir juré de ne plus se faire la paix.  Certes, on nous objectera, d’un ton coupant, que ces rivalités sont préexistantes à l’invasion américaine et lui seront survivantes.  Je ne disconviendrais pas de ça, assurément.

Néanmoins, la présence, l’immixtion et l’ingérence américaines ont, à mon humble avis,  accentué les tensions à leur paroxysme.

Après avoir échoué à combattre Oussama Ben Laden et sa bande, il s’est cru peut être dire, par la voix de sa conscience, qu’il fallait simuler une mise en scène sur l’Irak pour assouvir sa soif de vengeance. Et même là, c’est un constat d’échec, à ce que je sache. Echec car il a monté les honnêtes gens, sensibles à l’humanisme, contre lui, échec car la disparition de Saddam Hussein ne sera jamais l’expression de la disparition de l’image que la postérité aura de lui.

Et là, je partage absolument l’avais de BBY de Jeune Afrique, dans sa chronique « Ce que je pense ». Si la Cour Pénale Internationale veut bien nous faire montre de son bien-fondé et de sa crédibilité, elle n’a qu’à se saisir de l’affaire de ce Bouche et lancer un « mandat d’arrêt international » à son encontre.

Ainsi, comprendrons-nous que celui prononcé contre le Président soudanais Oumar El Béchir n’est pas une farce, encore moins un sursaut d’orgueil d’un tribunal monté pour policer les Africains. Mais bien une instance sérieuse soucieuse d’une justice équitable reproductible  comme exemple partout dans le monde.

C’est seulement après cela que nous serons enfin convaincus que sur cette planète, il n’est pas admissible qu’il y ait des criminels qui nous narguent en s’en revendiquant noir sur blan dans les pages d’un livre !

                                                                        

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25. nov.
2010
Exercices d'analyse
0

Difficile cohabitation à l’UGB

Difficile cohabitation au campus de Sanar

Je ne confonds pas tout le monde dans mes récriminations, à l’évidence. Je suis convaincu qu’une bonne frange de mes camarades est loin d’être concernée. Je suis plutôt regardant par rapport surtout à ceux-là qui sèment le bordel dans notre campus universitaire. Dans une chronique intitulée « Imperturbables ambianceurs », j’ai largement traité de ça. Mais il n’est jamais suffisant de traquer le mal. Car c’est à un véritable mal que nous avons affaire.

En effet, certains étudiants affichent l’effronterie de transformer les chambres universitaires, celles qui devraient être des agoras, en des discothèques fonctionnelles presque 24 H/24. A certaines heures, quand vous vous promenez chez nous, vous avez l’impression que vous êtes dans les grands bals des capitales africaines.

Je vous parle en témoin oculaire et, mieux en victime. C’est depuis ma résidence universitaire que mes oreilles sont arrosées chaque jour que Dieu fait de ce « tapage musical ». En quelques heures, je suis élevé au rang d’un mélomane  impénitent, « ivrogne » de la musique avec laquelle je suis lié avec une folle addiction. Les baffles « Hofer » de mon voisin résonnent à mes oreilles comme une cacophonie. Pire, il a eu le culot de transmuter sa chambre en un ciné-club où il reçoit ses amis et camarades tous les jours pour suivre des films, s’adonner à des jeux et écouter de la musique. Mon audacieux mélomane  ne s’arrête pas là. Ces séances sont marquées par de vives discussions émaillées de gros éclats de rire, de coups de gueule,  de tonitruantes voix dont les échos se projettent jusque chez moi.

Ce qui m’indigne terriblement, ce n’est pas ces ambiances. Mais surtout le fait que mon voisin ne s’en offusque même pas et sa la coule douce comme si de rien n’était.

Ce cas isolé à part ne mériterait pas qu’on en parle. Mais, la profondeur du problème, c’est que l’intéressé n’en est pas un : il a un nombre incalculable de répliques dans le campus.

D’autres signes d’indigence très affligeante se lisent à l’aune marges extravagantes de libertés dont mes camarades se sont gratifiés. Pour un anniversaire d’un des leurs, ils versent parfois beaucoup d’eau dans les couloirs, dans les chambres, au mépris des risques d’électrocution que présente la situation.

Je n’en ai jamais vus qui réagissent publiquement par rapport aux événements qui secouent la marche du monde. Pas pour en dévier la trajectoire, mais juste dire un mot sur ça. Dans « De l’étudiant modèle au modèle d’étudiant », j’ai énoncé les signes qui font que je ne peux rien attendre d’eux.

Nos « futurs dirigeants du Sénégal », du moins l’écrasante majorité sont nés.

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24. nov.
2010
Le Grand Entretien
2

Le téléphone portable vu de chez moi



S’il ya un phénomène fort bien intriguant, qui peut faire  et défaire les relations sociales dans mon village natal et même en dehors, c’est bien l’usage du téléphone portable. L’apparition de celui-ci dans la contrée qui m’a vu naitre a d’abord servi la cause des donjuanesques. Ah, à cette époque, il fallait juste avoir un téléphone portable pour se voir créditer de tous les prestiges sociaux dans le cercle restreint des belles filles. Celles dont le clair de lune éclaire la beauté lors des soirées nocturnes n’ont d’yeux que pour ces messieurs qui passent leur temps à répondre à des appels fallacieux à longueur de journée !

« Le propre d’une révolution industrielle est d’ouvrir un espace de possibles qui excèdent l’intention de ceux ayant eu les idées qui vont donner lieu à cette révolution industrielle », dixit un auteur en sciences sociales. Je suis tenté avec la présomption de ne le point regretter, d’appliquer ce postulat aux révolutions technologiques et en conclure que le téléphone a servi des causes qui  n’avaient pas été prévues initialement.

Le téléphone portable est venu bousculer les hiérarchies sociales basées sur l’importance du « sang », je veux dire des ethnies et des sous-groupes ethniques. Le Gandiol comporte des populations aux consciences clivées, super clivées et cela est même ancré dans le subconscient des individus. L’agent socialisateur désigne telles personnes comme inférieures à telles autres.

Mais l’  « intrusion » du téléphone au sein des couches sociales, puisqu’il semble arriver mal à propos, a donné un effet destructeur de la hiérarchie sociale. Passe pour le plus important, non plus l’ « homme libre », mais celui qui possède un téléphone portable avec de surcroit, une situation financière extraordinaire dans un contexte de matérialisme poussé à la caricature.

Les arcanes de cet outil technologique peuvent se révéler pernicieux, très pernicieux. Comment de fois, ont- elles  fait éclater des couples ou failli éclater des unions conjugales ? Le téléphone portable, malgré son importance, ressemble plutôt à un couteau dont la nature est neutre à mon avis. C’est l’usage qui en fera un merveilleux ou dangereux outil.

Jadis, agent d’exclusion ou de promotion sociale, donc « classeur » ou « déclasseur» social,  le téléphone a perdu de son influence. S’il continue de peser sur les relations interindividuelles, si moins pour le coté prestige social que pour celui d’agent de tension au sein des couples. Un SMS d’une ligne, lisible en 30 secondes peut défaire à tout loisir une union centenaire !

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Auteur·e

L'auteur: Ousmane Gueye
Journaliste, blogueur, passionné de TIC et de sciences politiques

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